Axé sur ce qui est solide, simple et durable, le projet réalisé à Windsor & Eton, en Angleterre par Matthew Barnett Howland, constitue une réponse inventive aux complexités et aux conventions de la construction de maisons modernes.
Au lieu de l’enveloppe de bâtiment en couches, généralement complexe, qui incorpore une gamme de matériaux de construction, de produits et de sous-systèmes spécialisés, la Cork House tente de créer des murs et un toit solides à partir d’un seul matériau bio-renouvelable. Conçus comme un ensemble de pièces, les composants sont préfabriqués hors site et assemblés à la main, sur site, sans mortier ni colle.
Visite en images par Kirsten Dirksen
[De l’architecte] Cork House incarne une approche forte de la durabilité, de la ressource à la fin de la vie, dans son ensemble. Le liège expansé est un biomatériau pur fabriqué à partir de déchets de l’industrie forestière du liège. L’écorce du chêne-liège est récoltée à la main tous les neuf ans sans nuire à l’arbre ni perturber la forêt. Cette industrie agroalimentaire douce préserve les paysages méditerranéens du chêne-liège, offrant un habitat riche en biodiversité et largement reconnu. Cette origine écologique convaincante du liège expansé se reflète à l’extrémité opposée du cycle de vie du bâtiment. Le système de construction est joint à sec, de sorte que les 1 268 blocs de liège puissent être récupérés en fin de vie pour être réutilisés, recyclés ou renvoyés dans la biosphère.
Cette approche radicalement directe de la durabilité environnementale a abouti à un bâtiment avec un carbone à vie entière exceptionnellement faible, évalué par Sturgis Carbon Profiling comme étant un négatif au carbone incorporé à l’achèvement et 619 kgCO2e / m2 sur une durée de vie de 60 ans.
De ce mélange d’objectifs architecturaux et écologiques, la forme structurelle résultante est nouvelle et pourtant familière – une réinvention progressive des principes de construction simples des structures en pierre anciennes telles que les maisons de ruches celtiques. À l’intérieur, le liège massif exposé crée un environnement sensoriel évocateur: les murs sont doux au toucher et sentent même bon, l’acoustique est douce et calme, et des tuyaux en cuivre brillent à l’ombre des pyramides à toit en tour.
Notre avis : voici un matériau complètement novateur dont l’impact écologique semble en adéquation avec nos valeurs. Nous émettons toutefois quelques doutes d’une part sur l’efficacité en terme de confort (à vérifier) et le vieillissement du matériau dans le temps. Par ailleurs, si son impact carbone de sa fabrication jusqu’à son recyclage semble exceptionnel, il ne faudra pas négliger son transport, car la masse volumique du matériau étant relativement faible, il faudra quelques camions pour livrer le chantier ! Enfin, on peut aussi discuter de l’aspect esthétique du matériau, relativement sombre; mais peut être existe t-il des solutions d’enduit écologique adaptées à ce type de matériau ?
Plus d’infos et Crédits Photo : Matthew Barnett Howland
On peut s’onterroger aussi sur les ressources de ce type d’habitat.
Le chêne liege est cultivé au Portugal et un peu en France mais…assez peu il me semble.
Il serait donc difficile de construire bcp de ces maisons je pense.
Sinon est résistant !
Si l’utilisation du chêne liège en construction expérimentale est démontrée ici, qu’en est il de sa mise en œuvre en construction semi-enterrée (habitat type earthships..) voire utilisation en sous sol pour minimiser l’utilisation à 100% du béton qui est aujourd’hui la seule réponse malheureusement viable financièrement ?
Le liège est le seul matériau bio-sourcé non putrescible, ce serait judicieux de le tester sur son principal avantage en tant que matériau naturel, en plus de favoriser les échanges hygrométriques intérieur/exterieur. Si vous connaissez des projets comme tels …