La construction d’une maison saine et durable nécessite l’utilisation de matériaux qui ont un faible impact sur l’environnement. Beaucoup (la majeure partie?) des produits et solutions courantes ont un impact négatif sur l’environnement et la santé des occupants.
Notre objectif, dans ce dossier, est d’apporter un éclairage nécessaire sur des produits et solutions efficaces, et présentant le risque minimal sur la santé.
Nos critères de choix vont prendre en compte la consommation d’eau, la quantité d’énergie utilisée, les gaz à effet de serre rejetés lors de la fabrication, du transport et de l’utilisation de ce produit. C’est ce qu’on appelle communément le cycle de vie d’un produit (ACV).
Le facteur « Énergie grise » détermine la quantité d’énergie utilisée pour un produit, de sa fabrication jusqu’à sa fin de vie. Durant ce cycle de vie, le revêtement en question (peinture, bois, enduits divers) doit avoir le moins d’impact possible sur l’environnement.
Les produits utilisés doivent également respecter un certain nombre de certifications : le marquage CE, qui indique que le produit remplit les exigences des normes européennes.
Le niveau d’émission COV est également un élément majeur, il s’agit d’un classement qui précise le niveau de pollution d’un produit qui se traduit de A+ (les moins pollueurs) à C (les plus pollueurs), visibles sur un étiquetage.
Vous pouvez aussi vous référer aux fiches de déclaration environnementale et sanitaire (fdes), lorsqu’elles existent, pour avoir une meilleure appréciation des composants du produit. Enfin, pour la construction de votre maison ou une rénovation écologique, privilégiez les matériaux qui bénéficient d’un label de qualité, preuve de leur durabilité et de leur caractère écologique.
Pour plus d’informations, lisez notre dossier sur Eco-matériaux et matériaux bio-sourcés.
Les différents revêtements muraux
Pour une maison responsable, il est tout à fait envisageable de privilégier les produits qui ont un faible impact environnemental (peinture naturelle, peinture dépolluante, lambris bois, papier peint). Au départ, l’ossature d’un mur est nue, il faut donc lui apporter un revêtement et tenter d’allier l’esthétique aux qualités écologiques du matériau parmi lesquels :
La peinture écologique ou naturelle
A la différence de la peinture classique, elle fait moins appel à la chimie. Elle est moins toxique en raison de sa composition pratiquement 100% naturelle, à base de composants d’origine végétale ou minérale (caséine, colophane, huile de ricin, huile de lin, latex, cire d’abeille, terpène d’agrumes…). Il s’agit là de matières qui nécessitent peu de transformation et consomment peu d’énergie lors de leur production. Elles ne nécessitent pas de conservateurs et émettent peu de COV (composés organiques volatils).
Peinture dépolluante
La qualité de l’air intérieure est devenue une donnée importante pour juger de la pertinence d’une maison qui se dit écologique. L’une des solutions pour améliorer cet air est l’utilisation de peintures dépolluantes dont le principe est de détruire les molécules bactériennes présentes dans l’air et, ainsi, générer un environnement plus sain.
Les enduits intérieurs
En dehors de la peinture dépolluante, on peut également aussi utiliser les enduits intérieurs pour garder un espace sain, comme, par exemple, le tadelakt, la chaux, l’argile ou la terre crue. Le tadelakt est un enduit de chaux à l’eau, brillant et imperméable (tout en restant ouvert à la perméance à la vapeur d’eau) qui apporte une vraie valeur esthétique au mur. Vous obtenez un mur sans solvant, sans COV, respectueux de l’environnement, une meilleure inertie ainsi qu’un meilleur rayonnement thermique.
Le bois
C’est un matériau de référence pour le revêtement d’un mur. Hors le côté esthétique, il apporte une isolation phonique et thermique complémentaire. Les lambris sont donc loin d’être uniquement des éléments décoratifs. Ils contribuent aussi à l’obtention d’une habitation saine et écologique. Enfin, ils génèrent un rayonnement thermique très intéressant, gage de confort.
Le coco, le sisal ou le jonc de mer
Ces matériaux sont utilisables aussi bien en revêtement mural qu’en tapis de sol ou moquette. Les revêtements en jonc proviennent de plantes aquatiques qu’on rencontre généralement en Asie. La fibre de coco est obtenue à partir de l’écorce des noix de coco et le sisal est fabriqué à partir d’un cactus qu’on trouve généralement en Amérique du Sud. Ces matériaux naturels apportent une richesse de tons à l’intérieur de la maison.
Les revêtements de sol
En faisant le choix de bâtir une maison écologique et saine, il faut être également disposé à aller plus loin au niveau des revêtements du sol. Privilégier les matériaux naturels et durables avec un faible impact sur l’environnement. Parfois plus chers que des matériaux industriels, ils doivent malgré tout être privilégiés : nous sommes à leur contact direct! Certains de ces matériaux se situent à des prix très proches que ceux de produits plus conventionnels.
Le liège
Provenant de l’écorce de certaines espèces d’arbres, le liège est un matériau utilisé généralement pour ses qualités isolantes. Il convient assez bien pour le sol surtout si on souhaite obtenir un revêtement résistant. Son grand atout est qu’il s’utilise pratiquement dans toutes les pièces d’une maison, y compris les salles de bains. Sa texture très résistante lui confère une longue durée, même après des décennies d’utilisation.
Les pierres naturelles
Présentent des avantages environnementaux exceptionnels. Leur bilan carbone est satisfaisant puisqu’on n’a pas besoin de les importer. Il existe des exploitations à proximité des grandes villes. Le centre technique de matériaux naturels de construction (CTNMC) encourage l’utilisation de ce matériau dont l’exploitation respecte la biodiversité.
Le parquet massif
Revêtement sain pour le sol qu’on retrouve dans une large gamme de finitions et de teintes. Ils apportent un confort thermique incomparable au niveau des pieds.
Pour se faire une idée de leur durabilité, il suffit de visiter des bâtiments très anciens tels que châteaux, gentilhommières et autres monuments historiques. L’entretien et le nettoyage sont assez faciles et si une lame est détériorée avec le temps, pas besoin de changer entièrement le revêtement, il suffira de remplacer la lame défectueuse.
La pierre reconstituée
Pour un sol esthétique avec des variantes de couleurs originales, la pierre reconstituée est un bon compromis. Résistante et facile à entretenir, son exploitation a un faible impact écologique dû essentiellement à son transport. Facile à poser et à entretenir, la pierre reconstituée est moins coûteuse que la pierre naturelle.
Un sol souple
Certains matériaux répondent à des exigences plus élevés dans le respect de l’environnement comme certaines dalles souples obtenues à partir d’huile de colza ou de ricin dont le processus de production ne nécessite aucun solvant ni conservateur. Sans émission COV, ce sol sera facile à nettoyer pour une durée de vie maximale.
Les revêtements extérieurs
Beaucoup de revêtements extérieurs conventionnels présentent de fortes concentrations de substances nocives. S’il faut prendre en compte les éléments esthétiques et le coût, il faut aussi prendre en compte leur impact écologique. Sur les habitations écologiques, le choix doit s’orienter vers des matériaux qui, non seulement, émettent de faibles rejets de substances nocives mais, également, présentent des bilans carbone et énergie les plus faibles possibles ainsi qu’un cycle de vie permettant un traitement correct en fin de vie.
Certains matériaux empêchent totalement le mur de perspirer, d’autres nécessitent une couche de surface qui amène au même résultat. Conséquence, les murs se dégradent rapidement, ils “grisent”, des fissures apparaissent, ternissant l’image de la maison.
Le bardage bois
Sur murs extérieurs, posé avec une lame d’air et une bonne étanchéité, il apporte une protection durable et esthétique. Reste à vérifier son origine (française si possible), son type de traitement (s’il l’est), sa durabilité. Privilégiez des bois naturellement durables et sans finition plutôt que des bois traités ou peints avec des essences comme le Douglas, le Mélèze, le Western red cedar, le Chêne, le Châtaignier ou le Robinier.
L’ardoise
D’origine minérale les ardoises naturelles garantissent l’étanchéité du mur face aux intempéries tout en leur permettant de perspirer (1). Avec une longue durée de vie, plus de 100 ans, ces ardoises sont plus chères que celles en fibrociment. Par contre, ces dernières ont une durabilité de vie moins longue, estimée à 20 ans.
La chaux et l’argile
Ces 2 matériaux peuvent être utilisés soit, seule pour la terre, soit en tant que liant avec un agrégat sable pour les deux, et permettre ainsi la fabrication d’un mortier qui, mis en œuvre, donnera un enduit ou un crépi.
Ils peuvent aussi, combinés avec des agrégats très poreux (liège, chènevotte de chanvre, pouzzolane, paille, …) être utilisées en tant qu’enduit dit isolant.
Ces mortiers sont applicable directement sur le mur et en permettent la perspiration.
Le torchis
Revêtement plus rustique, c’est un mélange de paille ou de foin et de terre crue. Pour une meilleure efficacité, il est nécessaire de le protéger après sa pose avec un enduit à base d’argile ou de chaux tel que décrits ci-dessus.
Végétalisation de mur
Concept ancestral, les végétaux recouvrent les murs servant ainsi d’écrans à la pollution, aux intempéries et apportent des avantages d’isolation thermique et phoniques à la maison. L’inconvénient pour ce type de revêtement réside dans la difficulté d’entretien : il faut régulièrement les tailler et en ramasser les feuilles mortes.
Pour plus d’infos, lire notre dossier végétalisation & toiture végétalisée.
(1) perspirer : capacité à empêcher le passage de l’eau liquide mais permettre le passage ou transit de la vapeur d’eau
En savoir plus
Associations :
France Bois Forêt
Arfobois
Terre, Pierre et Chaux
La maison en paille
Syndicat :
SFEC : Syndicat Français des Enducteurs Calandreurs
Autres sources :
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