Si vous passez par le 18e arrondissement de Paris, dans le quartier Barbès, du côté des jardins d’Eole, vous pourriez trouver La p’tite ferme de la Goutte d’Or, une des Fermes d’Espoir parisiennes, avec beaucoup d’animations autour des animaux, mais aussi cet étrange dôme en terre crue réalisé durant l’été 2021 par l’association CICAT.
Aux jardins d’Eole, dans le 18e arrondissement de Paris, il n’y a pas que des dealers de krack ! Des associations se battent pour mettre en place de belles initiatives.
Mohaman HAMAN est architecte-urbaniste camerounais vivant à Paris et président de CICAT, une association créée en 1990 qui oeuvre pour la conservation et la promotion du patrimoine architectural traditionnel au niveau international. Il nous a invité dans le cadre du Build Green Tour 2021.
Suite à une réponse à un appel à projets pour les vacances scolaires de l’été 2021, de la Mairie du 18ème intitulé « Animations estivales » pour les publics qui ne partent pas en vacances, CICAT a été sélectionné pour organiser un atelier terre. L’objectif était de réaliser une case obus des mousgoum du Cameroun, aux jardins d’Eole/Fermes d’Espoir. L’atelier s’est déroulé du 2 Août au 10 octobre derniers en vue de sensibiliser les jeunes et le public à l’architecture de terre.
Mohaman HAMAN nous en explique plus sur ce projet dans notre vidéo.
- (1’02) Quel était projet ?
- (1’40) : Quelle est la technique utilisée ?
- (2’17) : Comment s’est déroulé l’atelier terre ?
- (3’01) : Quel est l’objectif du projet ?
Un projet en chantier participatif
Pour cet atelier, l’innovation est l’utilisation du gombo et de la poudre de terre pour son enduit et de son étanchéité. Tout à été fait à la main avec l’aide d’environ une centaine de personnes qui ont pris part à cette co-construction. Même le Maire du 18ème et ses deux enfants ont participé à l’édification du dôme.
Le gombo est une espèce de plante tropicale à fleurs originaire d’Afrique ou d’Inde, proche de l’hibiscus, appartenant à la famille des Malvaceae. Le gombo est consommé dans la quasi-totalité de l’Afrique tout au long de l’année comme aliment ou en usage médical. Le mucilage du gombo est utilisé dans la fabrication de papier glacé, comme agent de collage, et les fibres de l’écorce peuvent être utilisées localement pour la confection de cordelette, de papier et de carton. (source wikipedia)
La case obus est une construction sans armature réalisée avec la technique de boule de terre (appelée bauge en France) composée d’argile, de paille, de l’eau et de la bouse de vache ou autres. Dans le cadre de l’animation la bouse de vache a été remplacée pour des raisons sanitaires par le gombo pour ses qualités liantes.
Les dimensions de cette case co-construite sont 1,5 mètres de diamètre et de 2,30 de hauteur, la taille d’une grosse maquette (idéale pour un petit enfant) alors que les dimensions habituelles de ce type d’habitat public sont de 8 mètres de diamètre et de 20 mètres de hauteur.
A la demande de certains élus, de l’équipe des Fermes d’Espoir et des parents d’élèves, la case sera visible toute l’année scolaire 2021/2022. La case est visible toute l’année au 19-27, rue d’Aubervilliers, Paris 18 ème , de 8h30 à 17h.
Une architecture en voie de disparition
Pour mémoire, la case teulek des mousgoum était appélée par les allemands, fin du 19e siècle « Des termitières » et en 1926 « La case obus » par André Gide et Marc Allégret dans « Voyage au Congo ».
La case obus (tòlék) est un art architectural typique du peuple Mousgoum. Elle est présente dans les localités du Nord Cameroun et du Tchad où vivent les Mousgoum. D’une hauteur pouvant atteindre vingt mètres, les cases obus épousent un plan circulaire en superposant des assises successives d’un mélange de terre et d’herbe. Les stries aux formes diverses qui les ornent servent à la fois de renforts de la structure et d’échafaudage pendant le temps de la construction. Une habitation traditionnelle comporte 5 de ces cases, reliées entre elles par des murs, et disposant au centre du cercle ainsi formé d’une réserve pour les récoltes de millet. (source wikipedia)
Cette architecture est en voie de disparition car les africains et les camerounais considèrent la terre comme un matériau « pauvres ». Le combat de CICAT est de démontrer auprès des africains camerounais, que la terre est un matériau noble possédant des qualités remarquables respectueuses de l’environnement. Ces savoir-faire savant méritent d’être transmis aux jeunes générations d’aujourd’hui et de demain.
Le voeu émis par les participantes et participants ainsi que les élus (maires et députés) du 18ème et du 19ème est la réalisation en grandeur nature de cette case au Parc d’Eole en mai, juin, juillet, août et septembre 2022 en partenariat avec la Ville de Paris, la Mairie 18ème, la DRAC Ile-France, l’association Fermes d’Espoir et les ministères camerounais (Arts et Culture,Tourisme et Loisirs – Habitat et Développement urbain).
L’association CICAT (Coopération internationale pour la conservation et la promotion du patrimoine architectural) créée en 1990 à Paris, veut sensibiliser les pouvoirs publics, les associations et les populations à l’impérieuse nécessité de préserver et de promouvoir les richesses et la diversité du patrimoine architectural traditionnel ou vernaculaire (rural et urbain).
En 1996 CICAT a réalisé une exposition à l’UNESCO, Paris sur le thème « Architecture vernaculaire dans le monde : un patrimoine traditionnel en devenir » et en 1997 à l’UNESCO, Paris, une exposition sur Les architectures vernaculaires françaises et à Alger : architectures arabo-africaines dans le cadre du Sommet de l’ex-Union africaine.
Depuis 2015, CICAT organise dans le cadre des journées européennes du patrimoine les promenades patrimoniales : Les chemins des architectures de brique de Paris et aussi dans le cadre des journées nationales de l’architecture : les promenades architecturales et urbaines de brique de Paris Habitat de la Porte de Montmartre, Paris 18ème ainsi que les architectures de brique du 19ème arrondissement
CICAT intervient également dans les classes des collèges et lycées parisiens en vue de sensibiliser les jeunes à l’architecture de terre et aux matériaux de construction (terre, paille, bambou, fibres végétales)
Plus d’infos : 01 40 40 03 93
Crédits Photos : Photo Colibryus – Bruno Trédez sur Wikipedia, Mohaman HAMAN pour Cicat et Pascal Faucompré pour Build Green.
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