Dans nos pays développés, la part consacrée à l’alimentation dans nos revenus s’amenuise de plus en plus et laisse part à des tendances qui s’avèrent outrancières dans d’autres contrées bien moins favorisées. Si ces comportements peuvent scandaliser, au regard de famines que peuvent subir certaines populations, ils ont aussi pour conséquence d’influer indirectement sur l’environnement et donc le climat, en surproduisant et en jetant bien trop de produits alimentaires.
10 millions de tonnes de nourriture consommable jetées chaque année
Près d’un tiers des aliments destinés à la consommation sont gaspillés dans le monde. En France par exemple, ces pertes représentent environ 10 millions de tonnes de nourriture qui partent à la poubelle chaque année !
Le gaspillage aurait pour cause la perte de la valeur monétaire des aliments par rapport aux autres sources de dépense, les achats excessifs des aliments en grande quantité lors des promotions, le manque de temps pour cuisiner les aliments achetés, les nouvelles façons de se nourrir…
Too Good to Go recycle les invendus des supérettes
Too Good to Go est une appli sur smartphone disponible sur toute la France qui permet de lutter efficacement contre le gaspillage alimentaire. Elle a été créée en juin 2016 par Lucie Basch, une jeune ingénieuse de 26 ans indignée des quantités énormes de gaspillage alimentaire.
À ce jour, Too Good Go travaille avec plus de 3 500 commerçants dans toute la France. En effet, l’application met en relation les commerçants et citoyens pour qu’on puisse récupérer les invendus dès la fermeture. Depuis deux ans, cette action a pu sauver 1,5 million de repas, soit 10 000 plats de nourriture sauvés par la communauté Too Good Go chaque jour.
Les Gueules Cassées valorise les produits non conformes
Devant le constat amer du rejet de 40% de nourriture qui n’est pas consommée dans le monde, le mouvement « Gueules cassées » a été créé par Nicolas Chabanne. Son objectif est simple : valoriser et sauver les produits qui sont injustement écartés par leurs petits défauts qui les rendent moins esthétiques, via un label.
Pourtant, ces aliments ont des qualités gustatives et subissent les mêmes critères sanitaires. De plus, ils sont plus économes et accessibles à tous. Alors, pourquoi s’en priver ? Dès la première année, il a pu ainsi être sauvé plus de 10 000 tonnes de nourriture en France.
À ce jour, 12 millions de produits ont été étiquetés dans près de 5 000 points de vente. Le concept est si novateur qu’il s’est déjà importé en Angleterre, en Allemagne et aux États-Unis.
Notre avis : le gaspillage alimentaire est à la fois un enjeu écologique mais aussi économique. Surproduire des denrées alimentaires, souvent de moyenne ou mauvaise qualité, ne permet pas à des pays en voie de développement d’offrir des rémunérations dignes aux agriculteurs. Jeter n’est pas non plus respecter le travail de ces producteurs aux revenus si miséreux. Ces initiatives, aux relents mercantiles tolérables, ont surtout pour vocation d’améliorer la prise de conscience de nos actions quotidiennes, qui nous semblent si anodines et pourtant lourdes de conséquences.
