Une - eco-housing par Hive Earth - Ghana © Hive Earth

Au Ghana, Hive Earth mise sur la terre crue pour un avenir plus responsable

Joelle Eyeson, co-fondatrice de Hive Earth utilise la technique traditionnelle de la « terre battue »  pour faire face aux défis du logement au Ghana. Pourrait-elle ouvrir la voie à un éco-habitat abordable dans l’avenir ?

La mission de la société Hive Earth

Hive Earth est une entreprise de construction basée à Accra au Ghana. Joelle Eyeson l’a créé avec son partenaire commercial en 2016. Elle a pu apporter son expérience en gestion immobilière et le partenaire, une expertise dans les matériaux locaux et l’environnement local. L’idée était de construire des logements abordables et écologiques. Pour cela, ils utilisent des matériaux d’origine locale tels que l’argile, la latérite et les gravillons de granit qui sont abondamment disponibles en Afrique de l’Ouest.

Joelle Eyeson - eco-housing par Hive Earth - Ghana © Hive Earth

Joelle Eyeson, co-fondatrice de Hive Earth. © Hive Earth

Les problèmes de logement que rencontre le Ghana à l’heure actuelle

Le Ghana a besoin d’environ 2 millions de nouveaux logements par an, mais la plus grande partie de la construction est concentrée dans la capitale Accra, où les coûts de terrains sont très chers. L’autre problème est qu’en construisant dans des zones plus rurales, il devient alors coûteux de se rendre dans les villes pour y travailler. Or, la majorité de la population ghanéenne a un salaire relativement bas.

Façade mur terre battue – eco-housing par Hive Earth – Ghana © Hive Earth

L’objectif a été donc de construire des maisons que les travailleurs et la majorité des Ghanéens et des Africains de l’Ouest peuvent se permettre. Le prototype qui devrait être prêt d’ici la fin de l’année coûtera environ 5 000 $ pour une maison d’une pièce.

En quoi consiste la technique de la « terre battue » utilisée par Hive Earth

La technique de la terre battue n’est qu’un mélange de latérite, d’argile puis de gravillons de granit. Toutefois, l’équipe a utilisé 5% de ciment pour le lier, mais on peut aussi le faire à la chaux.

Nous voulions un mode de construction sans ciment, car c’est très toxique, surtout dans le climat de la région.

En effet, le ciment se combine avec la chaleur et l’humidité pour créer une très mauvaise qualité de l’air intérieur.

La technique de la terre battue utilise des matériaux locaux et tente d’éviter le ciment. Elle est vraiment géniale parce qu’on peut la considérer comme une mise à jour de la maison traditionnelle en terre. C’est une technique éprouvée qui existe depuis des siècles. Certaines parties de la Grande Muraille de Chine ont même été construites en terre battue.

Habitation avec système de refroidissement souterrain

Au Ghana, il fait si chaud que vous avez généralement besoin de systèmes de climatisation dans votre maison, mais ceux-ci ne sont pas toujours abordables, écologiques ou bons pour votre santé. Joelle Eyeson et ses partenaires ont fait équipe avec des ingénieurs allemands qui leur ont donné l’idée de système de refroidissement souterrain.

Mur en terre battue - eco-housing par Hive Earth - Ghana © Hive Earth

Mur en terre battue – eco-housing par Hive Earth – Ghana © Hive Earth

Cela consiste à creuser environ 1,5 m ou plus jusqu’à parvenir à l’air frais sous terre. Ensuite, ils utilisent une pompe solaire qui amène constamment l’air frais dans la maison. C’est seulement le coût de la pompe solaire (environ 300 $) que les propriétaires doivent payer et il n’y aura pas d’autres factures.

Et l’avenir de l’éco-habitat au Ghana ?

Pour l’instant, Hive Earth ne construit que des maisons individuelles. À l’avenir, ils aimeraient être impliqués dans l’éco-habitat de plus grands projets de logements et de lotissements. Avec la fondation, Joelle Eyeson prévoit également d’organiser davantage d’ateliers avec les communautés locales dans le but de les aider à apprendre les techniques de construction en terre battue.

Ils prévoient aussi de construire des toilettes écologiques. Le Ghana a un très mauvais problème d’assainissement, seulement 19% des habitants d’Accra ont accès à des toilettes et dans les zones rurales, c’est bien pire. L’association va donc permettre aux particuliers de venir se renseigner sur la terre battue, de construire quelque chose de beau, d’écologique et d’utile pour leur propre communauté.

 

Crédit Photos : © Hive Earth

 

Notre avis : un très bel exemple d’utilisation de la terre crue. Son abondance, sa facilité d’utilisation et son coût (brut) permet à des populations à faibles revenus d’accéder à la construction. Et cette technique peut être accessible à un large public en auto-construction, dans le cadre de chantier-école ou chantiers participatifs accompagnés, bien sûr !

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Pascal Faucompré
Editeur et Rédacteur en chef de Build Green, le média participatif sur l'habitat écologique et pertinent. Passionné par le sujet de l’éco-construction depuis 2010. Également animateur de nombreux réseaux sociaux depuis 2011 et d'une revue de web sur : Scoop.it

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