Située dans une rue commerçante du centre de Tokyo, cette petite maison de 1,8 m de large a été conçue par YUUA Architects & Associates.
[De l’architecte] Le premier défi que nous avons dû relever lors de la conception de cette maison de 1,8 m de largeur a été la juxtaposition de la taille du terrain et de l’ouverture spatiale et psychologique souhaitée par les clients. Avec ses 2,5 mètres sur 11, le site est un « lit d’anguille » typique, où l’on peut, les bras tendus, toucher les deux murs extérieurs du bâtiment.
Dans le but d’éviter un intérieur exigu, nous nous sommes attachés à garder un maximum d’espace libre entre les murs et à créer un espace fluide et ludique. Pour concevoir une maison petite, mais toujours changeante, nous l’avons considéré comme un agrégat de petits « lieux » et conçu un environnement dans lequel ces « lieux » se développent à différents niveaux.
Les planchers flottants dans l’espace long et étroit génèrent une étendue spatiale, tandis que la lumière et l’air frais affluent de la façade et du toit, à travers les étagères élancées qui mettent encore plus en valeur les particularités de l’espace. Les articles ménagers quotidiens s’intègrent naturellement à l’atmosphère, se fondant dans la décoration intérieure et les habitants.
La structure a été développée en tenant pleinement compte de la singularité de la forme du bâtiment. Les colonnes et les poutres ont été limitées pour maximiser l’espace intérieur. La construction à ossature métallique s’est avérée la plus adaptée à la façade étroite imposée par le site, tandis qu’un système de pieux EZ a été adopté pour la fondation en béton.
En outre, les matériaux extérieurs choisis ne nécessitent pas d’échafaudage et un tracé de tuyauterie ouvert et facile à entretenir a été installé pour s’adapter au caractère unique du site. La ventilation naturelle a été soigneusement étudiée pour minimiser l’utilisation du système de climatisation. Le vent naturel et le circulateur d’air fournissent un espace confortable pour les habitants.
Contexte urbain
Comme beaucoup d’autres quartiers de la ville, elle est bondée de monde et de bâtiments. La multitude de constructions souvent minuscules que nous voyons maintenant est née au fil du temps sous la double action de l’augmentation du coût des terrains et de la demande. En effet, il n’est pas rare que les propriétaires terriens divisent la parcelle d’origine pour la vendre et ce phénomène est à l’origine de l’apparition des « Lits d’anguilles » : des sites d’une largeur proche du minimum légal de 2 m.
Travailler avec ces situations est un défi, mais aussi une possibilité d’augmenter l’espace bâti disponible dans la ville tout en empêchant son expansion. De plus, avec d’autres solutions, cette stratégie permet à une variété de clients d’accéder à des quartiers autrement coûteux et de poursuivre l’évolution rapide caractéristique de la ville.
Son identité et son cœur sont la fluidité de son espace intérieur, qui forme toutes les pièces ensemble et donne la liberté de réinventer chaque partie de la maison au quotidien, défiant les divisions conventionnelles des espaces de vie.
Crédit Photos : © Onnis Luque
Notre avis : on parle souvent de tiny house, ces petites maisons mobiles venues des Etats-Unis, au Japon c’est le concept de Skinny House qui se développe par manque de place dans les métropoles. Et pour rentrer au chausse-pied ces maisons de faibles largeurs, le bois est souvent la solution la plus pertinente !