Cette maison unifamiliale en bardeaux de bois a été conçue par SAA Arquitectura à Puerto Rio Tranquilo, une ville en Chili, près des rives du lac Lago General Carrera dans la région d’Aysen en Patagonie chilienne.
[De l’architecte] Dès le début, compte tenu des conditions du site, la conception de la maison devait résoudre deux exigences principales. La première, demandée par le client, était d’honorer les caractéristiques des bâtiments patagoniens. La seconde, de comprendre les conditions défavorables de la construction dans ces régions : isolement, pénurie de matériaux, climat inhospitalier pour travailler sur le chantier et la main-d’œuvre rare.
Les travaux structurels de la maison ont été conçus avec des matériaux industriels et préfabriqués dans un processus de montage, ce qui a permis au chantier de durer 5 mois seulement. Les fondations sont directement ancrées dans la roche du terrain avec une structure soutenue par des piliers et les poutres.
Les châssis de fenêtres sont en acier et l’enveloppe de planchers, les murs et les plafonds sont constitués de panneaux SIP. Les finitions ont été réalisées avec du bois indigène et des techniques locales par des menuisiers de la région.
La maison est organisée au moyen de deux pavillons situés parallèlement au lac, orientés nord-est, l’un en face de l’autre pour obtenir le meilleur éclairage possible et une vue vers l’est. Celui le plus proche du lac abrite les espaces publics et s’étend vers le nord en captant toute la lumière naturelle.
Derrière, le pavillon des espaces privés se projettent vers le sud et les chambres sont réparties le long d’un long couloir qui donne sur le lac. L’espace du salon et de la cuisine/salle à manger, séparés par une grande paroi coulissante est placé de manière tangentielle comme médiateur entre les deux.
Le paysage de la Patagonie d’Aysen est déterminé par l’immensité de la nature par rapport à la très faible densité des constructions sur le territoire. Le projet aspirait à être intemporel en résolvant la durabilité de son enveloppe extérieure avec un seul matériau, la tejuela de lenga, une finition qui rapproche le projet de la tradition constructive locale.
Ainsi, la maison propose un volume simple, qui par son empreinte géographique imite les anciennes granges dans son environnement, mais qui dans son détail architectural enrichit le concept d’un abri. Cette architecture offre une volonté constructive d’amplitude et de transparence réalisée par l’acier et le verre, proposant un intérieur, qui bien qu’immergé dans la nature reste harmonieux avec elle sans prétendre la dominer.
Crédit Photos : © Nico Saieh
Notre avis : si le concept général du bâtiment semble prévu pour impacter le moins possible sur l’environnement, on peut s’interroger sur différents points qui le semblent moins. La configuration générale du bâtiment est pour le moins étonnante, avec des déports de murs propices à des déperditions thermiques (même en confort d’été) et sa proximité du paysage côtier a nécessité des choix de matériaux (piliers en bétons, poutres métalliques, vitrages) peu conforme avec un bilan carbone sobre. On ne parle pas non plus de récupération d’eau ni d’énergie renouvelable.