Cette petite cabane en bois, modeste dénommée Andrews Beach House a été conçue par Austin Maynard sur une plage d’Australie en respectant la philosophie architecturale du « bach ».
Nous présentons assez peu les résidences secondaires de la campagne, surtout si elles sont loin de tout et qu’il faudrait conduire sur des kilomètres pour s’y rendre. À moins, peut-être, qu’elles proviennent de l’un des plus grands architectes australiens, Austin Maynard. Ou s’ils montrent une utilisation vraiment intéressante de notre matériau de construction préféré, le bois ; sans toutefois être trop grand et excessif.
Les maisons de plage existent pour une simple détente, une évasion de la ville, pour la quiétude et le repos en famille et entre amis. Elles devraient offrir un contraste avec la normalité quotidienne, être très facile d’entretien, relativement autonome, mais un minimum de confort. Avec cet architecte, c’est toujours un voyage en territoire inconnu. Ici, nous allons apprendre la philosophie du « bach ».
Les Australiens ont les plus grandes maisons du monde et, de plus en plus, les maisons de vacances australiennes deviennent des copies conformes de la maison de banlieue. De simples cabanes sont remplacées par des structures surdimensionnées qui ne sont que trop littéralement une maison loin de la maison. Le propriétaire de St Andrews Beach House l’a reconnu.
Dans son mémoire, il utilisait fréquemment le terme « bach » – un mot utilisé en Nouvelle-Zélande pour décrire les cabanes de plage rugueuses et prêtes à l’emploi, construites principalement au milieu du siècle à partir de matériaux trouvés et recyclés. Peu importe combien d’argent vous avez gagné, vous vous procurez un bach, et ce bach doit être la chose la plus simple et la plus terre-à-terre. Le propriétaire nous a mis au défi de concevoir un bach dans les dunes.
C’était courant en Amérique du Nord aussi ; regardez l’œuvre d’Andrew Geller, « l’architecte du bonheur ». Nous avons toujours pensé qu’Austin Maynard était aussi un architecte du bonheur ; il y a toujours quelque chose pour vous faire sourire. Cette maison de plage est certainement basique à certains égards, elle n’a même pas de portes !
Un escalier central en colimaçon mène à la salle de bains et à la chambre à coucher. Contrairement aux chambres à coucher traditionnelles, la chambre à l’étage est essentiellement une chambre superposée, séparée par des rideaux. Plutôt que de concevoir une série de chambres à coucher séparées, chacune avec salle de bains et dressing, la zone de couchage de St Andrews Beach House est informelle, décontractée et détendue, l’espace au sol étant la seule limite. Et lorsque cette limite est atteinte, les convives sont invités à planter une tente sur le sable mou à l’extérieur et à utiliser la maison comme plaque tournante centrale.
La cabane se trouve à moins de 500 m de rayon, créant ainsi une très petite empreinte au milieu des dunes. Comme tous les bâtiments de l’architecte, la durabilité est au cœur de ce projet. Les matériaux utilisés sont robustes et conçus pour résister aux intempéries. Les principes solaires passifs sont maximisés par la conception.
Toutes les fenêtres sont à double vitrage. Des panneaux solaires munis de micro-inverseurs recouvrent le toit et fournissent de l’électricité hydronique – pas de combustibles fossiles, pas de gaz. Un réservoir d’eau en béton à grand cylindre recueille l’eau de pluie, la récupère et la réutilise pour rincer les toilettes et arroser le jardin.
Il est vrai que c’est au milieu de nulle part et ce n’est pas près de quoi que ce soit d’autre qu’un dépanneur et une brasserie ! Mais c’est une forme euclidienne située au milieu d’un terrain accidenté et sablonneux, et elle fournit sous une forme modeste tout ce dont vous auriez besoin. Alors, que vous faut-il de plus ?
Crédit Photos : © Derek Swalwell
Notre avis : belle réalisation, presque minimaliste, aux matériaux et techniques pertinentes. Maintenant, ne faut-il pas s’interroger de l’utilité d’une résidence secondaire, dont l’utilisation, très (trop) ponctuelle, nécessite des déplacements importants, de l’énergie pour la maintenir en l’état et surtout des ressources importantes pour la fabriquer. La mutualisation, la location, ne sont-elles pas des solutions plus pertinentes pour s’offrir ce peu de plaisir dont certains d’entre nous ont tant besoin ?