Dans la famille des isolants d’origine végétale, on connaissait déjà bien la paille, le chanvre ou le lin dont on valorise la tige. Le liège ou l’herbe complètent aussi la gamme des matériaux fibreux qui captent le CO2 lors de la pousse. Il faudra certainement compter avec le maïs et le tournesol sur le marché des matériaux biosourcés.
Un projet de recherche réalisé sur les co-produits agricoles du maïs et du tournesol
Sur le marché agricole français, le maïs et le tournesol sont dans le top 5 des cultures les plus productives. Ils offrent donc un potentiel énorme, avec respectivement, environ 11 millions de tonnes pour le maïs et 2 millions de tonnes pour le tournesol produits sur le territoire.
SAVASCO est un projet INTERREG* entre l’Espagne, la France et Andorre, qui vise à structurer une filière de construction innovante et éco-efficiente à base de tiges de maïs et de tournesol. Implantée sur le territoire transpyrénéen, elle doit permettre de contribuer à la réduction des impacts environnementaux du secteur du bâtiment.
Ainsi, le projet SAVASCO se penche sur le cas des co-produits agricoles, à savoir les tiges de maïs et de tournesol et cherche à formuler de nouvelles solutions ayant un impact environnemental réduit, et présentant des bénéfices du point de vue social et économique.
La coopération transfrontalière a permis de constituer un consortium d’une dizaine de laboratoires et d’entreprises aux compétences complémentaires pour développer les procédés de collecte et de transformation des co-produits, formuler les matériaux, prototyper des constructions et analyser les cycles de vie des produits. L’autre enjeu consiste à structurer la filière en mettant notamment en relation ses différents acteurs pour garantir sa pérennité à l’issue du projet SAVASCO.
De la formulation des produits au prototypage des bâtiments
Depuis 2014, le projet Savasco a avancé sur la recherche autour des granulats issus des fractions séparées de moelle et d’écorce de tournesol et de maïs. La tige de tournesol, considérée habituellement comme un déchet, composée d’une écorce assure une fonction mécanique intéressante et contient une moelle en partie intérieure qui lui confère de bonnes propriétés isolantes.
Trois matériaux biosourcés ont été obtenus à partir de ces granulats de maïs et tournesol :
- un béton végétal (granulat végétal et liant minéral réactif, comme la chaux),
- une terre allégée (granulat végétal et liant d’argile)
- un panneau isolant de 5 cm (moelle de tournesol et liant d’amidon)
Différents essais ont été menés en décembre 2021 avec la Scop Terre de Bois sur des ossatures bois en projection avec de la terre.
Ensuite, deux prototypes de la taille d’un petit habitat, ont été réalisés, en Espagne à Sant Cugat del Vallès et en France à Tarbes. Ces prototypes ont chacun quatre murs différents afin de montrer le panel de matériel possible avec la même résistance thermique.
Les matériaux ont été mis en œuvre de différentes manières :
- par projection sur roseaux ou banchage dans des caissons de bois,
- par blocs de terre allégée,
- par parois allégées préfabriquées, par panneaux d’isolation extérieure compressés.
Les performances thermiques de ces matériaux semblent satisfaisantes, et même similaires à des isolants thermiques conventionnels. Une analyse du cycle de vie globale des différentes solutions est en cours et devrait ressortir des capacités de stockage en CO2 positives.
Structuration de la filière en cours pour démarrer la commercialisation
Plusieurs journées de rencontres ont déjà eu lieu en France et en Espagne pour sensibiliser les acteurs du secteur de la construction et les fédérer autour du projet dans une filière ambitieuse.
L’expérimentation continue à travers des formations, le travail de coopératives agricoles ou encore le projet Sunflower Power de l’Atelier Luma à Arles
Plus d’infos sur le projet Savasco et en vidéo ci-dessous.
* Interreg est un programme européen visant à promouvoir la coopération entre les régions européennes et le développement de solutions communes.
Crédit Photos : Savasco
Pour le tournesol, why not. Mais pour le maïs, un bon prétexte pour continuer à produire cette aberration écologique sur nos territoires car gourmande en eau.
D’accord pour le maïs, mais on en a encore beaucoup besoin pour l’alimentation animale (volailles, porcins…) ou à l’industrie de transformation (semoulerie, amidonnerie). C’est une des principales culture française, donc on ne change pas du jour au lendemain un produit, qui rapporte aussi beaucoup aux agriculteurs.