Au quotidien, nous sommes tous amenés à manger, aller aux toilettes et nous laver. Tous ces actes génèrent des déchets qu’il faut ensuite traiter. Or, notre vie est organisée pour ne plus avoir à se préoccuper de l’avenir de nos poubelles, des eaux usées ou de notre caca.
Pourtant, il y a derrière chacun de ces traitements une industrie économique colossale qui impacte considérablement l’environnement par l’utilisation de techniques souvent très polluantes. Chaque français produit en moyenne 590 kg de déchets chaque année, une quantité qui a doublé en 40 ans. Avec une consommation de plus en plus croissante, la quantité des déchets va s’accroître dans les années à venir.
Et si les mesures de gestion et de traitement de ces déchets ne sont pas intégrées dans nos habitudes, l’impact sur notre santé et sur l’environnement risque de devenir une préoccupation majeure qu’il faudra d’une manière ou d’une autre gérer. Pourtant, il suffirait de quelques gestes et réflexes quotidiens pour diminuer notre impact sur la planète. On peut utiliser autrement ces déchets au lieu de polluer l’environnement.
Nous vous en énumérons quelques-uns dans ce dossier…
Le tri des déchets
En recyclant nos déchets, on leur donne une seconde vie pour qu’ils puissent être réutilisables dans d’autres fonctions. Les réglementations européennes et nationales contraingnent déjà beaucoup les collectivités dans la collecte et le traitement des déchets : Obligations des collectivités dans le cadre du service public
Sans un tri mieux structuré, les déchets vont s’accumuler et devenir des décharges ou amenés à être incinérés, mais cela ne résout aucunement le problème de gestion des déchets. Même en procédant par une incinération et un enfouissement des déchets, ils continuent toujours de polluer l’environnement. La solution reste donc de diminuer la quantité des déchets domestiques que nous produisons, mais
Comment s’y prendre ? Pour cela, vous devez :
- Utiliser moins de piles : utilisez des produits sans pile qui ont pour source d’énergie les cellules solaires ou les accumulateurs rechargeables.
- Soulager nos boîtes aux lettres : chaque foyer reçoit près de 31 kg de courriers non adressés en France par an. On peut limiter ces déchets en y apposant une étiquette de refus de ces courriers indésirables.
- Diminuer le gaspillage alimentaire : N’acheter que ce qui est strictement nécessaire pour votre consommation et ne vous laissez pas emporter par les offres promotionnelles des supermarchés.
- Entretenir, réparer, réutiliser : au lieu de jeter systématiquement un appareil lorsqu’il tombe en panne, faites le réparer par un technicien pour le réutiliser. Ça vous coûtera quelquefois moins cher que d’acheter un neuf.
Pour réaliser un bon tri sélectif de vos déchets : Que faire de mes déchets ?
Enfin, certains de nos déchets pourraient tout à fait se révéler utiles dans le cadre d’une construction, de la rénovation d’un logement ou de la conception de décoration ou de mobilier.
Le compostage
Le compostage consiste à transformer les matières organiques pour obtenir des matières fertilisantes ou du compost. Plus de 2,1 millions de tonnes de compost sont produits chaque année à partir de 6,2 millions de déchets organiques.
Compostage avec un jardin
Si on dispose d’un jardin, on peut utiliser plusieurs techniques pour obtenir du compost : le compostage en tas, compostage en bac, compostage en silo auto-construit, le compostage de surface ou mulching et la technique du lombri-compostage.
Compostage sans jardin
Même sans jardin ou balcon, il est possible de produire du compost. il existe des caissons en bois spécialement conçu pour compartimenter les déchets, ce qui facilite la décomposition des ordures ménagères.
Pour illustrer cette partie : http://www.contemporist.com/this-easy-indoor-compost-system-turns-food-scraps-into-fertilizer-in-24-hours/
Il est également possible de produire sa propre énergie à partir des déchets organiques grâce à des unités de méthanisation individuelles.
(Voir dossier Energies renouvelables)
Les toilettes sèches
Chaque homme produit en moyenne 200 grammes de matières fécales chaque jour, ce qui représente des millions de tonnes de caca journalier en France qui se déversent dans nos réseaux d’assainissement. Il est possible de diminuer cette quantité en installant des unités prêtes à l’emploi de toilette sèche. Ces toilettes sèches vont permettre d’économiser de l’eau (chasse eau), diminuer la pollution des eaux usées et produire du compost comme nutriments pour les plantes du jardin.
Le droit français a longtemps ignoré les toilettes sèches, ce qui posait certaines difficultés pour respecter la loi en la matière.
Désormais, l’arrêté du 7 septembre 2009 fixant les prescriptions applicables aux installations recevant une pollution organique inférieure ou égale à 20 DB05, autorise explicitement l’installation de toilettes sèches. Ces dernières sont définies comme des toilettes « sans apport d’eau de dilution ou de transport ».
On distingue plusieurs types de toilettes sèches parmi lesquelles :
Les toilettes sèches à compost
Les urines et les solides (matières fécales et papiers) sont collectés et traités ensemble. Elles répondent aux besoins de transformation des matières fécales en humus.
Les toilettes sèches à séparation des urines
Les urines et les solides sont séparés et gérés différemment. Pour chaque catégorie, il existe une large gamme de modèles, chacun ayant ses avantages et ses inconvénients (cf annexe 1). Par exemple, le volume du réceptacle des matières, autrement dit sa capacité de stockage, conditionnera la fréquence de vidange, celle-ci pouvant aller de quelques jours à plusieurs années.
Il est donc impératif de bien étudier le sujet au préalable pour choisir le modèle le mieux adapté à chaque situation. Un autre point à prendre en compte : tous les systèmes ne génèrent pas les mêmes types de sous produits solides et/ou liquides, c’est-à-dire ce que l’on doit gérer au moment des vidanges
Les toilettes à séparation
Un gros volume d’urine (de 200 à 500 litres/pers/an) et un petit volume de matières fécales (50 litres à 150 litres par pers/an) plus ou moins sèches ou compostées selon le système.
Pour des toilettes à compost à gros volume
Un petit volume de compost (50 litres/pers/an) et plus ou moins de lixiviats (de quelques litres à plusieurs centaines de litres/pers/an selon le système).
Pour une toilette à litière
Uniquement des matières fécales et une litière carbonée imbibée d’urine (une dizaine de litres/pers par semaine). Il est nécessaire de prendre en charge tous ces sous-produits de manière à assurer une protection efficace de l’environnement et de la santé publique. Ce guide se concentre plus particulièrement sur le compostage des matières solides issues de toilettes sèches.
Source et plus d’information des toilettes sèches : Rae-intestinale
Le traitement des eaux usagées
La consommation d’eau potable d’un français est estimée à 145 litres par jour, ce qui représente sur le plan national une consommation de plus de 5,4 milliards de m3 par an. En 1990, les besoins en eau potable avoisinaient 106 litres par personne, soit une augmentation de 25 % en moins de 20 ans. Pourtant, les ressources en eau ne sont pas inépuisables et on oublie les grandes quantités d’eau utilisées par l’agriculture et les industries.
Il est plus qu’urgent d’adopter des comportements citoyens qui respectent le développement durable en intégrant un meilleur traitement des eaux usées dans nos foyers. Pour l’heure, la réutilisation des eaux grisées (eaux provenant des toilettes, de la cuisine, vaisselle…) pour un usage domestique n’est pas autorisée en France. Vous pouvez tout de même procéder à un traitement des eaux grisées pour l’irrigation des cultures de votre jardin. Bien traitées, ces eaux sont riches en nutriments.
Par contre, l’installation d’un assainissement des eaux doit respecter la réglementation : L’assainissement non collectif
Le traitement des eaux usagées en individuel
On peut réaliser d’importantes économies d’eau au moyen de plusieurs techniques dont certaines sont simples à mettre en place :
La douche à recyclage d’eau
Les bains de douche représentent près de 40 % de la consommation journalière en eau dans un foyer. Avec une douche à circuit fermé, on peut économiser jusqu’à 80 % de l’eau utilisée qu’on utilise chaque matin dans la salle de bains. Il s’agit d’un système qui dispose d’une mini-centrale de traitement des eaux qui sont recyclées après votre bain et réinjecté vers la pomme de douche.
Un kit de recyclage des eaux usées
80 % de notre usage quotidien en eau ne provient pas de l’eau potable. Alors, pourquoi ne pas prévoir un système qui permettrait de traiter l’eau pour d’autres usages (lavage du véhicule, arrosage du jardin, douche, lave-linge…) non liés à l’alimentation ? Il existe sur le marché de nombreux kits destinés à recycler vos eaux usées pour une réutilisation.
La centrale de traitement d’eau
L’eau potable est un enjeu de préoccupation majeure pour les Français. Si la plupart continuent de consommer l’eau du robinet, 48 % d’entre eux choisissent de boire l’eau en bouteille quotidiennement, ce qui représente une facture annuelle importante.
Vous pouvez obtenir une eau potable d’excellente qualité comparable à l’eau en bouteille en installant tout simplement une centrale de traitement d’eau. Elle va éliminer toutes les impuretés, les arrières goûts du chlore, filtrer les traces de pesticides et d’herbicides. Son installation ne nécessite pas beaucoup d’espace et elle est même capable de détecter d’éventuelles fuites sur votre réseau d’eau domestique.
Le traitement sur filtre à sable drainé
On peut traiter l’eau grâce à un dispositif compact muni d’un filtre à sable drainé. Cette méthode est réservée à un assainissement non collectif de l’eau et son installation est assez simple.
Un module de relevage des eaux usées
Il s’agit d’un système de cuve de traitement des eaux usées comportant deux pompes de haute performance, d’une cuve en polyesther et de tuyauteries, le tout dans une station compacte. Ce dispositif va supprimer toutes les odeurs nauséabondes qui proviennent des eaux usées pour une réutilisation autre que l’alimentation.
Pour plus d’infos, lire notre dossier : Récupération de l’eau
La phyto-épuration
La phyto-épuration fait appel aux micro-organismes contenus dans les racines de plantes pour purifier naturellement l’eau. C’est tout simplement un moyen de traiter les eaux usées en utilisant les plantes.. Elle offre également l’avantage de traiter les phosphates et les nitrates provenant des pesticides qu’on retrouve dans l’eau domestique. Il faut prévoir un bassin à écoulement horizontal comportant plusieurs espèces végétales (scirpes, laîches, joncs, roseaux…). L’eau contenue dans le bassin sera dépourvue de toutes substances nocives.
Plus d’info dans notre dossier Assainissement
Réduire notre impact sur la planète
Toutes ces mesures de traitement et recyclage d’eau sont destinées non seulement à réduire la facture d’eau mensuelle, mais aussi à respecter l’environnement en produisant le moins possible d’eaux usées.
Le nombre d’habitants dans les grandes villes est en augmentation constante, les industries produisent de plus en plus pour satisfaire un mode de consommation qui évolue. Conséquence: le nombre de déchets augmente exponentiellement. Dans une démarche de respect de l’environnement, il est important de mettre en place dans les foyers domestiques, des systèmes de tri de déchets et de traitement des eaux usées qui permettent leur réutilisation.
Vous allez faire des économies considérables en achetant uniquement ce dont vous avez besoin pour votre alimentation et en limitant la quantité d’eau utilisée chaque jour. Agissez ainsi et vous aurez rendu un grand service à la nature pour une économie durable et respectueuse de l’environnement.
En Savoir +
Associations
- Terr’eau
- Pierre & Terre
- ACEVE : Association pour la Cohérence Environnementale en Vienne
- Association Nigloo
- Vert le Jardin
- Le Mouvement Colibri
Compostage
Compostage au jardin
Gardien Asso
Toilettes sèches
Rae-intestinale
Toilettes du monde
Consultez nos autres dossiers Filières :