Bien que millénaire, la terre crue avait été oubliée de nos architectes et constructeurs au profit du béton. On en connaît aujourd’hui les conséquences. Ainsi ce matériau revient en force, présentant de nombreux intérêts en structure, cloisons ou finition. Et comme tout matériau, il présente aussi des faiblesses, que nous présente Léa Rinino dans son 1er livre…
Extrapolation d’une étude de la filière terre
Dans le secteur du BTP, il est connu qu’on utilise encore intensément le béton qui est pourtant polluant de sa phase de conception jusqu’à son utilisation. Il est même considéré comme le matériau le plus destructeur de la terre.
C’est dans ce contexte que l’auteur présente la terre crue comme un matériau alternatif avec un faible impact environnemental. Malheureusement, la filière connaît des intérêts divergents des différents acteurs, d’où l’importance de cet ouvrage qui se veut d’apporter des éclaircissements quant à son utilisation.
Le livre est en format BD, une manière de simplifier la compréhension du lecteur sur les dérives et les freins de la filière terre crue. Il met en exergue des personnages dérivés des acteurs de la construction qui apporte leurs réponses sur des questions relevées par l’auteur.
Quels sont les freins auxquels est confrontée la filière terre ?
Dans ce livre Léa a voulu mettre en avant les limites de la terre crue, en se basant sur des interviews d’acteurs de la filière
On peut les résumer ainsi :
- L’architecture de terre « contemporaine» inspirée de l’architecture béton met en péril le matériau ;
- Il faut respecter des principes simples pour éviter les accumulations d’eau ;
- La terre est fragile, il faut donc « être décilat »;
- Les anciens savait faire simple et efficace, plus c’est compliqué, plus on limite la réversibilité du matériau ;
- Historiquement chaque région à ses spécialités. On ne trouve pas de pisé à Paris !
- Pour chaque technique, il faut respecter les saisons (le pisé entre mai et août) ;
- On prend trop de marges de sécurité pour le calcul des structures ;
- La stabilisation de la terre avec des liants (ciment ou chaux) n’est pas toujours utile …
- … Car elle augmente le risque de pathologie (risques hydriques) ;
- Au lieu de stabiliser la terre, il est préférable d’utiliser une structure porteuse (comme le pan de bois) ;
- La terre n’est pas la solution ultime au remplacement du béton.
Certains jugements sur la terre crue proviennent de la projection de la peur des élites non pratiquantes sur ceux qui pratiquent et conçoivent réellement.
La terre nécessite un savoir-faire, qu’on a oublié avec le béton. Malheureusement, la filière a beaucoup de mal à s’organiser et à s’entendre pour valoriser et normaliser un matériau, avant que ce soit les industriels qui le fasse !
Financer la version papier du livre
La version PDF du livre est gratuite et téléchargeable à cette adresse. Seulement, l’auteur a besoin d’un financement participatif pour pouvoir proposer le livre en version papier.
Elle lance donc une campagne de précommande qui couvrira les frais de ce format. Le but est d’atteindre un minimum de 200 exemplaires (4700 €). Dans le cas où cette somme n’est pas atteinte, chaque contributeur sera intégralement remboursé. La version papier va coûter environ 23,5 €.
Léa Rimino est une jeune ingénieur de l’INSA Lyon, département Génie Civil et Urbanisme. Pour achever son cursus en 5e année, elle va présenter une thèse sur la construction en terre crue. En dehors de sa vie professionnelle, elle est aussi illustratrice et musicienne.