Alors que l’élévation du niveau de la mer menace les villes du monde entier, certains cherchent à savoir comment l’homme peut s’adapter. Au nord d’Amsterdam, une équipe a créé un quartier flottant appelé « Schoonschip » sur un canal.
Ce quartier se compose de 46 logements, de plus de 100 nouveaux résidents, et cherche à devenir le quartier le plus durable d’Europe.
Il a été conçu par le cabinet d’architectes Space & Matter et une équipe multidisciplinaire de consultants et de futurs habitants. Chaque logement présente un style architectural unique et des finitions extérieures variées. La construction de Schoonschip sera achevée dans le courant de l’année.
Selon le site web du projet, « 60% du monde est recouvert d’eau, et la bonne nouvelle est que nous pouvons facilement y vivre ! Les zones urbaines étant confrontées à une forte densité, nous devrions mieux utiliser l’espace sur l’eau. Avec Schoonschip, nous voulons donner l’exemple et montrer comment vivre sur l’eau peut être une excellente et meilleure alternative pour les gens et notre planète. »
Des maisons durables et résilientes
De nombreuses caractéristiques de conception permettent à ces maisons de préserver les ressources naturelles tout en diminuant les polluants.
Utilisation de l’eau
Malgré l’abondance de l’eau, le projet utilise l’eau ambiante pour les chasses d’eau et l’irrigation, ce qui permet de conserver cette précieuse ressource. Pour l’eau potable, les résidents ont le choix entre l’approvisionnement en eau municipal et un système autonome de purification de l’eau.
En outre, le processus de traitement des eaux usées permet de collecter de l’énergie et des nutriments. Certains logements récupèrent l’eau de pluie pour alimenter les chasses d’eau et arroser les plantes. Un toit vert recouvert de sédum sur au moins un tiers de la surface du toit permet de recueillir l’eau de pluie et d’isoler les logements.
Une énergie propre
Le quartier utilise des énergies renouvelables pour le chauffage des locaux, de l’eau et l’alimentation des appareils électroniques. Les pompes à chaleur extraient la chaleur de l’eau du canal pour chauffer les habitations, et les capteurs solaires sur le toit préchauffent l’eau grâce au soleil.
De plus, des panneaux solaires photovoltaïques produisent de l’électricité à partir de la lumière du soleil, et chaque unité contient une batterie pour stocker le surplus d’énergie. Le chauffage solaire passif utilise l’orientation du soleil pour réduire la charge de chauffage de chaque maison.
Technologie de micro-réseau
Le quartier dispose de son propre micro-réseau privé. Il n’a qu’une seule connexion au réseau électrique central et est équipé d’appareils prêts pour le smart-grid. Schoonschip s’efforce d’être énergétiquement neutre en produisant, stockant et partageant avec les autres résidents l’énergie générée sur place. Une plateforme en ligne surveille la consommation d’énergie de chaque unité afin de créer des données globales pour le quartier.
Coopération entre les résidents
Les membres de la communauté travaillent en étroite collaboration pour réduire leur empreinte écologique, améliorer le quartier et se coordonner. L’engagement de renoncer aux voitures individuelles et de posséder collectivement des véhicules électriques en est un exemple.
Cependant, les résidents n’ont pas réalisé leur objectif d’avoir des unités abordables, et le quartier n’est pas abordable pour tous les milieux.
Un modèle à suivre pour les autres
Le monde devient de plus en plus urbain. Aujourd’hui, 55 % de la population mondiale vit dans des villes. D’ici 2050, ce chiffre devrait passer à 68 %. Si l’on ajoute à cela l’augmentation de la population, cela signifie que 2,5 milliards de personnes auront besoin d’un logement.
Une grande partie du globe souffre d’un manque de logements adéquats, et le changement climatique devrait exacerber ce problème. D’ici 2100, le niveau des mers devrait s’élever de 1,5 mètre. Ainsi, en raison de l’élévation du niveau de la mer et de l’intensité croissante des tempêtes, certaines villes devraient connaître de graves inondations.
De nombreuses grandes villes sont très vulnérables à l’élévation du niveau de la mer. Jakarta, en Indonésie, qui compte 10,5 millions d’habitants, est à la fois en train de s’enfoncer et de réagir à la hausse du niveau de la mer.
Avec 14 millions d’habitants, Guangzhou, en Chine, a beaucoup à perdre sur le plan économique. Mumbai, la ville la plus peuplée d’Inde, compte 12 millions d’habitants. Plus près de nous, les villes de New York et de la Nouvelle-Orléans sont également vulnérables.
Malheureusement, les personnes les plus touchées par le changement climatique sont souvent les pauvres. Souvent, les urbanistes étudient les moyens de densifier les villes et de surmonter la crise du logement, mais l’évacuation semble parfois être la seule solution.
Schoonschip sert de modèle pour l’utilisation durable de l’espace sur l’eau, élargissant les possibilités de développer des logements près de l’eau et conservant les ressources. En fin de compte, pour que cette approche ait un impact significatif, elle devra être adoptée pour une utilisation à grande échelle dans diverses zones géographiques.
Comme le besoin de villes résilientes augmente, il est utile d’avoir des projets qui servent de modèle.
Crédits Photos : Visvesh.S, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons et Isabel Nabuurs, Schoonschip
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