Le béton est depuis fort longtemps un matériau de choix pour une construction durable, robuste. On peut voir ses applications partout : autoroutes, ponts, bâtiments… Saviez-vous qu’il existe des alternatives au béton ? Ce matériau plus flexible, moins cher et à carbone négatif a été mis sur pied par David Stone (Usa) basé sur le carbonate de fer et incorporant d’autres matériaux recyclés se nomme Ferrock.
Les inconvénients du béton
On estime que chaque 1000 kg de ciment produit, environ 900 kg de CO2 sont émis dans l’environnement et le ciment seul est responsable d’environ 5% de l’ensemble des émissions mondiales de CO2. Dans le processus de fabrication du ciment, la chaleur nécessaire pour traiter le calcaire est stupéfiante, soit 1500° Celsius !
Comment a-t-on mis sur pied Ferrock ?
David Stone pendant son doctorat en chimie à l’Université de l’Arizona a par hasard découvert un nouveau matériau alors qu’il faisait des expériences pour empêcher le fer de rouiller. Il s’est rendu compte que ce matériau pouvait avoir un but écologique et alternatif au ciment. Dans les expériences qui ont suivi, son objectif était de trouver un mélange qui pouvait être coulé tout comme le ciment et avec la même résistance et la même polyvalence.
Une réserve amérindienne dans l’Arizona l’a aidé à se procurer de la silice qui devait être ajoutée au mélange et l’Agence de protection de l’environnement a financé son projet à hauteur de 200 000 $.
Au fait, qu’est-ce que Ferrock ?
Le nom Ferrock est le reflet de sa composition, une roche ferreuse riche en fer. Il est en fait créé à partir de poussières d’acier usagées qui sont normalement rejetées par les procédés industriels et la silice provenant du verre broyé. Le fer contenu dans la poussière d’acier réagit avec le CO2 et rouille pour former du carbonate de fer.
C’est cette réaction qui permet d’obtenir le Ferrock et comme le béton, après séchage, il ne peut pas être fondu de nouveau sous forme de liquide. Il conserve donc ses qualités dures et rocheuses.
Quels sont les avantages du Ferrock ?
Comparé au ciment Portland qui est l’un des matériaux les plus utilisés au monde, Ferrock est en fait cinq fois plus résistant. Il peut résister à plus de compression avant la rupture et est beaucoup plus flexible, ce qui signifie qu’il pourrait potentiellement résister aux mouvements dus à une activité sismique.
Ferrock est particulièrement plus résistant dans les milieux salés, ce qui le rend idéal pour les constructions en milieu marin. Et plutôt que d’émettre de grandes quantités de CO2, Ferrock l’absorbe et le lie ! Il en résulte un processus de carbone-négatif qui aide à piéger les gaz à effet de serre.
Quel est l’avenir du Ferrock ?
Après que la composition des matériaux et les techniques de mise en œuvre aient été déjà testées à l’Université de l’Arizona, Ferrock a été testé dans des environnements marins.
Mais, il y a toujours un scepticisme de l’industrie du ciment qui pense que si Ferrock est idéal pour des projets de niche, il n’est pas pratique pour une utilisation à grande échelle comme les autoroutes. Si la poussière passe de statut de déchet à celui de ressource de construction, son prix augmentera et limitera l’application du Ferrock.
Même si Ferrock n’est pas la réponse exacte ou une solution rentable à long terme, c’est un point de départ prometteur pour développer des technologies plus intelligentes qui répondent à notre soif de développement et au résultat dévastateur qu’il a sur notre environnement.
Notre avis : si ce matériau montrait en 2014 des signes prometteurs comme alternative au béton pour des constructions beaucoup plus vertes, il semble que sa fabrication ait été abandonnée, car nous ne trouvons plus de site de présentation du produit. Son coût de fabrication aurait-il eu raison de son développement ?
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Crédits Photos : Pixabay, Buildabroad