En France, la consommation en eau chaude sanitaire, aussi appelée ECS, représente, selon les foyers de 10 à 25% des dépenses énergétiques. Sur une facture, c’est donc le deuxième plus grand investissement après le chauffage. De ce fait, le chauffe-eau devient un pilier dans l’élaboration d’une stratégie d’économie d’énergie.
Pour cela, plusieurs solutions s’offrent à vous comme le chauffe-eau thermodynamique ou encore l’installation solaire. Ces deux mécanismes utilisent les énergies renouvelables pour produire une eau chaude en continue et vous aider à développer un système d’autoconsommation. A terme, c’est la promesse de réduire considérablement sa facture. De plus, des aides gouvernementales peuvent vous être octroyées en soutien financier à toutes vos démarches d’amélioration de vos performances énergétiques. Certaines d’entre elles étant amenées à disparaître, il est important de s’y intéresser dès maintenant. Venez donc découvrir tout ce qu’il faut savoir des chauffe-eaux solaires avant de vous lancer.
Quel est le fonctionnement d’un chauffe-eau solaire ?
Le fonctionnement d’un chauffe-eau solaire reste assez simple : un panneau solaire est installé afin de capter et de transformer les rayons du soleil en chaleur. Relié à un ballon de stockage, il va permettre de chauffer l’eau s’y trouvant. Grâce à ce système, c’est plus de 75% d’économies qui peuvent être réalisées sur votre facture d’eau chaude sanitaire.
Le panneau photovoltaïque et le panneau solaire thermique
Il existe deux sortes de panneau solaire dont il est important de faire la distinction :
- Les panneaux photovoltaïques : ils sont installés dans le but de fournir de l’électricité à un logement. Le rayonnement solaire qui sera capté sera alors transformé en une énergie électrique
- Les panneaux solaires thermiques : Sur le même principe que les panneaux photovoltaïques, les panneaux solaires captent les rayons du soleil afin de produire non pas de l’électricité mais de la chaleur. Pour cela, le système est doté d’un fluide caloporteur. Ce sont ces installations qui vont être utilisées dans un système de chauffe-eau
Ces différences vont engendrer des caractéristiques propres à chacun des mécanismes. Dans le cas d’un panneau solaire thermique, il sera important de prendre en compte le poids de l’installation (entre 40 et 50 kg) pour décider de son emplacement, le toit ne pouvant pas toujours supporter une telle charge. Un autre paramètre d’efficacité est l’inclinaison de l’installation qui, contrairement aux panneaux photovoltaïques, gagnerait à avoir une inclinaison importante. Cela permettrait d’augmenter les performances de l’installation en hiver et de la diminuer légèrement en été, lorsque l’on a moins besoin d’eau chaude.
Les composants d’un chauffe-eau solaire
Un système de chauffe-eau solaire est un mécanisme relativement simple, composé de trois parties :
- Le panneau à capteur solaire : sa taille standard est de 2,5 m², mais il est préférable de l’adapter en fonction de votre installation. Si le panneau est surdimensionné par rapport à votre besoin en eau chaude ainsi qu’à votre cuve de stockage, la rentabilité du projet peut être grandement affectée. Plus votre panneau sera grand plus vite l’eau sera portée à 60°, mais plus grandes seront les pertes calorifiques
- Une cuve de stockage : sa capacité doit être adaptée à vos besoins pour éviter tout gaspillage énergétique. En général, il s’agit de ballon de 200 ou 300L. Cela correspond environ à d’un ménage de 3 à 4 personnes
- Un circuit de fluide calorifique : il relie le panneau et la cuve et permet de maximiser les échanges calorifiques et ainsi chauffer l’eau du ballon de stockage
Afin de réaliser la meilleure installation, il est important de faire appel à un professionnel qualifié. Il saura vous guider et vous conseiller pour adapter votre système à vos besoins, mais également à vos contraintes. Pour être certain de faire appel à un artisan qualifié, vous pouvez vous fier à la certification RGE Qualisol. Cela vous permettra non seulement d’éviter de nombreuses arnaques, mais également d’assurer l’intégrité de votre installation. La qualification RGE est d’ailleurs indispensable lorsque l’on souhaite bénéficier des primes gouvernementales.
Quel chauffe-eau solaire choisir ?
S’il est important de prendre en compte ses besoins, il est également essentiel de ne pas omettre les contraintes liés à son bâtiment. Les prendre en compte, c’est améliorer les performances de son installation et donc rentabiliser son investissement. Pour cela, vous aurez le choix entre trois types de chauffe-eaux.
Le chauffe-eau monobloc
Comme son nom l’indique, le chauffe-eau monobloc est constitué d’une seule pièce. Le ballon d’eau chaude se trouve directement au-dessus des capteurs solaires qui peuvent alors chauffer l’eau sans passer par un circuit de fluide calorifique. Il est généralement utilisé comme chauffe-eau d’appoint car il ne possède pas une isolation suffisante pour garder une eau chaude longtemps. Une contrainte importante est qu’il demande d’être installé dans une région à très fort ensoleillement. Il ne conviendra donc pas à toutes les structures et à toutes les régions. Cependant, il est efficace, moins coûteux et ne demande que peu d’entretien. Du fait de son utilisation occasionnel ou pour de petites surfaces, son prix peut osciller entre 200 et 3 000 euros pour les appareils aux plus grandes capacités et les plus onéreux.
Le chauffe-eau à pompe électrique
Il s’agit du modèle le plus commun. Le chauffe-eau à pompe électrique est composé des trois parties évoquées un peu plus haut (capteurs solaires, cuve et circuit de fluide calorifique). Le transport du fluide calorifique va se faire grâce à une pompe électrique. Ce mécanisme peut se montrer assez contraignant puisqu’il doit être installé dans une pièce isolée et suffisamment proche des capteurs solaires afin de limiter les coûts, mais aussi les pertes de chaleur. Il est particulièrement adapté aux consommations les plus élevées et peut être utilisé comme système de chauffage de l’eau principal. Son prix est toutefois plus conséquent avec des tarifs oscillant entre 4 000 et 7 000 euros selon vos besoins en ECS.
Le chauffe-eau à thermosiphon
Le chauffe-eau à thermosiphon va utiliser le même procédé qu’un chauffe-eau à pompe. Il va se composer de capteurs, d’une cuve ainsi que de tuyaux les reliant. Ici, la différence va se faire sur le transport du fluide caloporteur. Si le chauffe-eau à pompe a besoin de l’électricité pour acheminer le fluide à la cuve, le chauffe-eau à thermosiphon utilise, quant à lui, le principe de dilatation des fluides. Une fois chauffé, le liquide se dilate et remonte automatiquement vers le ballon. Cela permet d’éviter l’utilisation d’un système électrique et donc de réduire un peu plus ses dépenses énergétiques. L’entretien est également facilité sur ces dispositifs. Le prix de ces appareils en sera d’ailleurs impacté, proposant des tarifs entre 800 et 2 000 euros en fonction du nombre de capteurs et de la capacité de la cuve.
Comment profiter des aides gouvernementales pour son chauffe-eau solaire ?
Faire le choix du solaire pour produire son eau chaude sanitaire n’est pas toujours accessible à tous les particuliers. L’importance de la qualité de l’installation ainsi que le coût des matériaux engendre une augmentation du prix non-négligeable, en comparaison à d’autres systèmes. Cependant, il est important de calculer, non pas l’importance du projet, mais bien la rentabilité de l’investissement. Pour le chauffe-eau solaire, une dizaine d’années suffira à rentabiliser totalement l’investissement. Si on ajoute à cela les nombreuses aides financières accordées par l’Etat, on comprend vite que ce système peut être une solution efficace d’économie d’énergie. Il est toutefois indispensable de faire appel à un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Etat) pour profiter de ces offres. En plus de vous assurer une pose de qualité, il pourra vous conseiller sur les meilleurs choix à entreprendre en fonction de vos besoins, mais aussi, et surtout, de vos contraintes. En fonction de votre niveau de revenu, vous pourrez prétendre aux aides suivantes :
- Le Crédit d’Impôt (CITE) : il est encore accordé aux ménages aux ressources intermédiaires ou aisés, mais est amené à disparaître d’ici 2021 où il sera entièrement remplacé par Ma Prime Rénov. Pour le moment, ce sont 2 000 euros qui peuvent vous être accordés pour l’achat d’un chauffe-eau solaire
- Ma Prime Rénov : pour le moment, cette subvention est exclusivement réservée aux ménages aux revenus modestes et très modestes, mais s’étendra aux autres foyers d’ici 2021. Pour un chauffe-eau solaire, la prime peut aller jusqu’à 4 000 euros
- L’éco prêt à taux zéro (Eco-PTZ) : il vous permet de réaliser un prêt dont les intérêts sont pris en charge par l’état. Il peut être très utile en complément d’une autre aide, pour le reste à charge
- Les aides financières de l’Anah : l’Agence Nationale de l’Habitat propose également des subventions pouvant couvrir de 35 à 50% le financement de vos travaux
En résumé, l’installation de capteurs solaires pour la production d’eau chaude sanitaire peut être une solution intéressante pour faire des économies d’énergie. Toutefois, elle ne convient pas à tous les logements. Il est donc important d’étudier sérieusement votre projet avant de vous lancer, notamment en vous assurant de sa rentabilité.
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