Depuis sa création en 2006, le festival Bellastock propose à ses participants d’expérimenter en temps très court de concevoir, construire, et vivre une ville éphémère, avec une attention particulière apportée aux ressources. Cette année, le festival se sédentarisait sur un nouveau site, celui du parc de la Maison Sainte-Geneviève, pour préfigurer un lieu d’apprentissage par l’expérience à l’échelle 1 : le CAAPP. La première phase « S’implanter » donna lieu à « Cité Vivant », un festival Bellastock dédié au rapport entre le vivant, l’architecture et le paysage trait d’union entre ces deux disciplines. Nous y étions dans le cadre du Build Green Tour.
L’origine des festivals BELLASTOCK
Bellastock est créé en 2006 au sein de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville par des étudiants, aujourd’hui diplômés et pratiquant, qui ont voulu palier au manque de manipulation et d’expérimentation dans leur cursus. C’est dans ce but, qu’ils ont monté un festival d’architecture consistant en la création d’une ville éphémère et expérimentale.
La création des structures éphémères débute lors d’une première phase de conception cadrée par un dossier d’inscription. Lors du festival, les participants sont alors confrontés à la matière et aux réalités de la construction. Il s’agit d’un temps d’expérimentation autour des techniques de mise en oeuvre et d’assemblage, durant lequel les projets sont retravaillés et réadaptés par rapport à leur conception initiale.
Reportage vidéo avec les interviews de :
- (0’54) Mathieu Bô et Louis Bouret coordinateurs projet Caap-Bane, architectes du Collectif En Dehors des Clous
- (6’01) Louis Guillaume, artiste plasticien pour son nid de frelons asiatiques
- (8’22) Emilie Flamme, coordinatrice de l’Université d’été La Preuve par 7
Une démarche environnementale et participative
Le festival se veut le manifeste d’une perspective de développement durable, en créant des systèmes le rendant économe en énergies et en réduisant son impact environnemental. Il est aussi l’occasion d’explorer les cycles de la matière et du projet et d’expérimenter leurs mises en oeuvre. Lors de la préparation du festival, des recherches et des tests constructifs sont menés sur les matériaux proposés aux participants ou utilisées lors de la construction des infrastructures
Les participants conçoivent, construisent des structures qu’ils habitent pendant la durée de l’événement.
Un chantier pour habiter le paysage
Les jeudi 15 et vendredi 16 juillet 2021, les participants expérimentaient la question de l’implantation d’un habitat en lien avec l’aménagement paysager d’un parc avec des ressources végétales et minérales locales.
Les 300 participants disposaient tous d’une «CAAPP—BANE» à implanter et assembler judicieusement sur une parcelle du parc, avant d’aménager les éléments paysagers.
Afin de laisser la part belle à la pratique du paysage, Bellastock a lancé en amont du festival un appel à projet «CAAPP—BANE» visant à concevoir et construire une habitation légère et frugale qui accueillera le sommeil des futurs participants de Cité Vivant qui leur sera distribué le premier jour du festival, mais aussi pour les acteurs futurs du CAAPP au cours des trois prochaines années.
Les objectifs principaux de cet appel à projet étaient de proposer une habitation “légère et frugale” ayant un impact minime sur le sol. D’imaginer un dispositif montable/ démontable / rétractable en peu de temps. D’apporter une attention particulière aux ressources utilisées (biosourcées, géosourcées, issues du réemploi) et enfin de prévoir un projet à bas coût, facilement réplicable.
C’est le projet «La Tente 2 Heures» imaginé par le Collectif En Dehors des Clous qui a été retenu pour répondre aux besoins des usagers du CAAPP. La tente offre une architecture légère, mais bien ancrée au sol, facile à transporter et à monter, pensée avec des systèmes low-techs et minimalistes. Cette structure tendue, posée et fixée sur un plancher bois, est à envisager comme une « tente deux heures » ; facile à monter, avec uniquement des outils à main. » (voir l’interview dans la vidéo ci-dessus de Mathieu Bô et Louis Bouret coordinateurs projet Caap-Bane)
Pour mener le chantier d’aménagement du terrain, les étudiants étaient encadrés par des paysagistes qui ont étudiés le site en amont. Après le festival, les cheminements, les zones sanctuarisées et aménagées deviendront un lieu d’exposition à ciel ouvert pour les travaux d’expérimentations menés au CAAPP tout au long de l’année par les étudiants et leurs enseignants, les chercheurs, les professionnels et les acteurs du territoire de l’Essonne.
À la demande du Ministère de la Culture, Bellastock et les écoles d’architecture d’Île-de-France développent ensemble des ateliers de création et d’expérimentation à échelle 1:1 sur le site de la Maison Sainte-Geneviève à Evry-Courcouronnes (ancien Couvent abandonné depuis 10 ans), en partenariat avec l’agglomération Grand Paris Sud.
Le CAAPP sera un lieu exceptionnel qui accueillera à la fois étudiants, enseignants et habitants pour partager et échanger leurs connaissances autours d’ateliers de conception et de fabrication. Par le festival Cité Vivant nous souhaitons préfigurer les activités futur du CAAPP, lieu en devenir.
Le CAAPP est un projet transdisciplinaire qui comprendra des ateliers de construction avec des espaces prévus et équipés à cet effet, des logements étudiants, enseignants, résidences d’artistes, des initiations à l’architecture pour le jeune public, un parc extraordinaire qui pourra faire l’objet de lieu d’exposition, un lieu dédié au patrimoine du Grand Paris Sud comme antenne du Centre d’Interprétation pour l’Architecture et le Patrimoine (CIAP) et des salles de séminaires.
Conférences et Université d’été
Chaque année, un cycle de conférences est organisé en amont, donnant la parole à des spécialistes de la thématique. Une table ronde sur le vivant fut notamment animée par Arnaud Idelon, avec les Agences TER et Chartier Dalix.
En parallèle du festival, la Preuve par 7, organisait son Université d’été autour d’échanges menés tous les jours en trois temps : «Expérimenter », « Vivre », «Pouvoir ».
La Preuve par 7 est soutenue par les ministères de la culture et de la transition écologique ainsi que la fondation de France pour une démarche qui vise à inscrire dans le réel une simple « possibilité » d’expérimenter de nouvelles façons de construire afin de faire évoluer les usages, de mettre le chantier à l’épreuve d’une écologie effective, sans concessions et de retrouver le sens politique de l’acte de construire dans la constitution d’un commun, matériel (le bâti) et immatériel (l’expérience et le savoir partagés). Voir l’interview de Emilie Flamme dans la vidéo ci-dessus.
De l’art à l’artisanat d’art
La volonté du festival cette année a été d’ouvrir la programmation à des contenus culturels et pédagogiques riches, en art et artisanat.
L’atelier de vannerie en bois, Ben des Bois, situé au château de Château-Neuf des Peuples dans le Gers, était invité pour réaliser une installation végétale, une oeuvre collective fabriquée en bambou. Cette structure en bambou aléatoire souligne l’idée de mouvement dans le vivant en se laissant recouvrir de lianes (clématite et lierre).
Benjamin LOUVEAU est un artisan et architecte. C’est le voyage qui le pousse à explorer, observer et apprendre avec ce qui est déjà là. Des chantiers collectifs aux abris en forêt, il se balade chaque année à la rencontre des savoir-faire et d’expériences dans les domaines des arts, de l’artisanat et de l’architecture. Il fabrique des outils et des objets en bois et en végétaux prenant son inspiration dans la nature, pour les usages du quotidien (couverts, assiette, bol, lampe, corbeille, sacoche…). Il réalise des créations de diverses formes et confectionne des nichoirs à oiseaux, des lampes, des corbeilles et plateaux en vanneries aléatoires ou traditionnelles.
Un artiste plasticien, Louis Guillaume, était invité en résidence d’artiste par Coal, lauréat du prix éponyme en 2020. Jeune artiste de vingt-quatre ans, récemment sorti de l’école des Beaux-Arts de Rennes, sa pratique s’est nourrie de nombreux voyages entre l’Europe, l’Asie et l’Amérique ainsi que de multiples collaborations avec des jardiniers et botanistes. Pour ses installations et sculptures, il glane selon les saisons et réalise des œuvres souvent éphémères, faisant des formes du vivant son axe de développement et de recherche principal.
Dans le cadre du festival, Louis travailla une oeuvre végétale, un nid de frelons asiatiques, à partir de graines de cheveux d’ange (Stipa tenuissima) détissées (sur place par des étudiants) puis assemblées en plaques et posées comme des tapis sur la structure (un arbre mort) composée de cordes. L’oeuvre est destinée à recevoir un hamac dans lequel Louis dormis pendant le festival ! (plus d’infos dans notre vidéo ci-dessus)
Plus d’infos : bellastock.com
Crédits photos : Pascal Faucompré, Build Green
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