Ce dernier volet de notre dossier « spécial chauffage au bois » vous présente tous les critères de choix (avantages, inconvénients, prix et aides financières) pour votre chauffage au bois. Mais avant, je vous propose de lister sur les sujets précédents :
« Les biocombustibles pour votre chaudière biomasse » ;
« Chauffage au bois : toutes les bases à connaître (partie 1) »;
« Le fonctionnement du chauffage au bois (partie 2) ».
Avant-propos : comment mieux cibler vos besoins
Faire poser un chauffage au bois, cela ne s’improvise pas. Sans une étude préalable, vous risquez de vous décourager. La solution universelle n’existe pas et bien heureusement ! La gamme du chauffage au bois est large. Pas de panique ! Je vous propose de vous concentrer sur l’essentiel. Pour cela, notez et répondez à ces questions :
- disposez-vous d’un système de chauffage central ou faut-il le créer ? ;
- cherchez-vous à chauffer l’intégralité de votre logement ou juste un appoint ? ;
- de combien de place disposez-vous pour l’équipement avec ses accessoires (silo, ballon tampon, ballon d’eau chaude, etc.) ;
- votre maison est-elle équipée d’un conduit de cheminée ? Tubé ?
- de quel système de ventilation disposez-vous ?
- où sera stocké le combustible ? ;
- l’accès pour les livraisons de biocombustibles est-il facile ? ;
- de combien d’heures d’autonomie avez-vous besoin ? ;
- l’option cuisson au bois vous intéresse-t-elle ? ;
- quel est votre budget ?
La réponse à toutes ces questions orientera inévitablement votre choix vers le système le plus adapté à votre situation.
Bois-bûches ou granulés ?
La bûche de bois est appréciée pour son aspect écologique indéniable. Pour rappel, il est nécessaire de choisir une ressource locale gérée durablement pour garder cette pertinence. Ce combustible est également économique avec seulement 4,5 c € du kWh (source : AJENA). Le granulé offre le confort en plus, avec peu de manutention et d’entretien. Vous valorisez les déchets des scieries et des industries du bois. Le coût du pellet est de 7 à 8 c € du kWh (source : AJENA) soit deux fois moins cher que l’électricité. Pour un fonctionnement dans de bonnes conditions, les conditions de stockage et de séchage doivent être impérativement respectées, sous peine de générer une pollution excessive et des risques d’incendie.
La gamme des appareils indépendants de chauffage au bois
L’appareil indépendant de chauffage est souvent considéré comme étant un simple appoint. Or, dans une maison parfaitement isolée, un poêle peut suffire. Il est toujours préférable de privilégier l’isolation avant le chauffage.
Plusieurs possibilités s’offrent à vous, en acier pour une chauffe plus rapide ou en matériaux plus denses (fonte, pierre ou céramique) pour diffuser la chaleur plus longtemps sans consommer plus.
La cuisinière à bois, le symbole de l’authenticité
La cuisinière à bois a le vent en poupe. Et pour cause, en cuisinant vos aliments, vous réchauffez également votre maison. Cette double fonction lui confère un réel intérêt écologique. Longtemps boudé avec l’arrivée massive des énergies fossiles dans les années 70, cet appareil multifonctions fait son grand retour. Sommes-nous en train d’assister à une profonde remise en cause de nos énergies polluantes au profit de ressources plus propres ? Il faut dire que la cuisinière 2.0 n’a plus rien à envier à celle de nos aînés : haut rendement, grand choix de design, intégrée ou encastrée, bivalente, programmable. Elle a su s’adapter.
La cuisinière à bois-bûches
Le bois-bûche est le combustible le plus utilisé pour une cuisinière à bois. Sa conception simple, souvent sans électronique en fait un système fiable et durable.
Avantages | Inconvénients |
Ressource locale. | Autonomie. |
Économique. | Emplacement limité (cuisine) avec risque de surchauffe. |
Ne nécessite pas d’électricité.
|
Entretien. |
Stockage et manutention. | |
Régulation compliquée notamment pour la cuisson. |
La cuisinière à bois-bûches comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 4 et 14 kW et son rendement varie de 60 à 85 %.
La cuisinière à granulés
La cuisinière à granulés est innovante. Le plaisir de la cuisson au bois sans les contraintes.
Avantages | Inconvénients |
Haut rendement. | Coût. |
Régulation (thermostat d’ambiance). | Nécessite de l’électricité. |
Programmation. | Risque de panne. |
Allumage et extinction automatique (télécommande, smartphone, etc.). | |
Chaleur homogène (chauffage + cuisson). | |
Sécurité avec de nombreux capteurs. | |
Entretien. | |
Stockage, approvisionnement. |
La cuisinière à granulés comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 4 et 14 kW et son rendement varie de 70 à 95 %.
La cuisinière à convection naturelle
Une cuisinière à bois est dite à convection naturelle si aucun dispositif n’est prévu pour pulser l’air chaud dans la pièce où elle est située. La diffusion de la chaleur est naturelle, par rayonnement. C’est pourquoi ce type de chauffage se prédestine plus pour un chauffage d’appoint (sauf si la cuisinière est reliée au chauffage central).
Avantages | Inconvénients |
Silencieuse. | Chaleur non homogène. |
Bon compromis de prix (combiné de chauffage d’appoint et de cuisson). | Puissance limitée. |
Peu de pannes. |
La cuisinière à convection naturelle comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 4 et 9 kW et son rendement varie de 60 à 95 %.
La cuisinière à ventilation frontale ou supérieure
Certaines cuisinières à bois disposent d’un ou plusieurs ventilateurs permettant d’assurer deux fonctions principales :
- La ventilation en surface des parois et de la porte évite les risques de brûlures.
- L’excédent de chaleur est propulsé dans la pièce.
Avantages | Inconvénients |
Sécurisant pour les enfants. | Plus bruyant. |
Bonne répartition de la chaleur. |
La cuisinière à ventilation frontale ou supérieure comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 4 et 15 kW et son rendement varie de 70 à 95 %.
La cuisinière mixte bois et granulés
La cuisinière mixte ou bivalente cumule les avantages de celle à bois-bûches et de celle à granulés. Sur certains modèles, la combustion des pellets permet l’allumage des bûches préalablement chargées grâce à un système de flamme horizontale. Sur d’autres, l’appareil est équipé d’un double foyer. En cas d’absence, la cuisinière donne automatiquement le relais pour assurer la continuité du chauffage.
Avantages | Inconvénients |
Choix du combustible. | Coût. |
Automatisation. | Encombrement. |
Programmation. | Nécessite de l’électricité. |
Régulation (thermostat, télécommande, smartphone). | |
Autonomie. | |
Chaleur homogène. |
La cuisinière mixte comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 7 et 15 kW et son rendement varie de 70 à 90 %.
La cuisinière-bouilleur
Le bouilleur permet de convertir une simple cuisinière à bois en chauffage central. Il est également possible de prévoir un accumulateur pour produire de l’eau chaude. La puissance de la cuisinière hydro doit nécessairement être dimensionnée pour couvrir l’ensemble des déperditions du logement.
Avantages | Inconvénients |
Appareils tout-en-un (chauffage d’appoint, chauffage central et cuisson). | Pose plus complexe. |
Production d’eau chaude pendant la saison de chauffe (en option). | Difficulté pour trouver des artisans qui proposent cette solution. |
Thermostat d’ambiance (recommandé). | Coût. |
La cuisinière bouilleur comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 12 et 27 kW et son rendement varie de 70 à 85 %.
Toutes les autres options possibles
La cuisinière 2.0 comporte de nombreuses options :
- four (en standard sur certains modèles) ;
- une plaque vitrocéramique ;
- un couvercle de chargement rapide par le haut ;
- plateaux spéciaux pour cuire les pizzas, tartes, flammekueches, grillades, etc. ;
- un allumage automatique du foyer ;
- un système de porte froide ;
- une poignée anti-brûlure ;
- une régulation pilotable à distance ;
- des tiroirs coulissants de rangement ;
- un compartiment de réserve pour le bois ;
- un porte-linges ;
- et bien d’autres options encore.
Le prix d’une cuisinière à bois
Le prix d’une cuisinière à bois varie selon la puissance, le modèle et la difficulté de pose. Pour un chiffrage précis de votre projet, faites établir un ou plusieurs devis par un professionnel. Ces estimations ne sont données qu’à titre informatif.
Type | Plage de puissance | Rendement | Prix en € hT hors pose |
Cuisinière à bois-bûche | Entre 4 et 14 kW | De 60 à 85 % | De 500 à 2 500 € |
Cuisinière à granulés | Entre 4 et 14 kW | De 70 à 95 % | De 2 000 à 4 500 € |
Cuisinière mixte | Entre 7 et 15 kW | De 70 à 90 % | De 2 500 € à 6 500 € |
Cuisinière-bouilleur | Entre 12 et 27 kW | De 70 à 85 % | De 1 700 à 5 500 € |
La gamme des cuisinières à bois est étendue. Les prix varient selon le type d’énergie et selon la technicité du produit. Il faut compter de 500 à 6 500 € pour l’achat du matériel, sans la pose.
La gamme des inserts et des poêles à bois
Une cheminée, bien que visuellement très conviviale, présente un rendement catastrophique (de 15 à 20 % en moyenne). En outre, ce type de chauffage au bois émet plus de particules fines polluantes pour l’environnement et à l’intérieur du logement. Il est possible de l’optimiser très simplement en posant un insert. Un poêle demandera un peu plus de travail de dépose, mais moins de place. Alors, êtes-vous plutôt insert ou poêle ?
L’insert ou le poêle à bois-bûches
L’insert ou le poêle à bois-bûches constitue une excellente solution d’appoint ou de chauffage pour une maison très bien isolée. Sa pose est facile et rapide, son rendu de confort est exceptionnel.
Avantages | Inconvénients |
Ressource locale. | Autonomie variable (de 4 à 8 h, en moyenne). |
Coût du combustible. | Rendement plus faible qu’avec système à granulés (entre 70 et 85 %). |
Facilité de pose. | Entretien. |
Chauffe rapide. | Nécessite un débit d’apport en air neuf important. |
Silencieux. | |
Appareil indépendant. |
L’insert ou le poêle à bois-bûches comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 5 et 19 kW et son rendement varie de 65 à 85 %.
L’insert ou le poêle à granulés
Vous aimez la chaleur du bois, mais la corvée du bois vous fait peur ? L’insert ou le poêle à granulés offre une alternative intéressante avec peu de contraintes.
Avantages | Inconvénients |
Pose facile. | Coût du combustible plus élevé que le bois-bûche. |
Régulation (thermostat d’ambiance, voire sonde extérieure). | Plus de risques de pannes. |
Puissance modulable. | Nécessite de l’électricité. |
Entretien réduit. | Plus bruyant. |
Stockage. | |
Qualité constante du combustible. | |
Qualité constante du combustible. | |
Approvisionnement facile. | |
Autonomie (en moyenne de 16 à 72 h). | |
Débit d’apport en air neuf faible. | |
Multiples sécurités (sonde de température, sonde de surchauffe, pressostat, etc.) |
L’insert ou le poêle à granulés comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 4 et 16 kW et son rendement varie de 80 à 95 %.
L’insert ou le poêle à convection naturelle
La convection naturelle apporte une solution à la nuisance sonore reprochée à certains poêles ou inserts à granulés. En effet, les ventilateurs, à vive allure, peuvent être dérangeants.
Avantages | Inconvénients |
Silencieux. | Diffusion de la chaleur plus compliquée pour les pièces les plus éloignées. |
Moins de consommation électrique.
|
L’insert ou le poêle à convection naturelle comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 4 et 12 kW et son rendement varie de 65 à 90 %.
L’insert ou le poêle à granulés à air pulsé
Un ou plusieurs ventilateurs sont intégrés à l’appareil de chauffage.
Avantages | Inconvénients |
Meilleure répartition de la chaleur. | Plus bruyant. |
Montée en température plus rapide. | Nécessite de l’électricité. |
L’insert ou le poêle à granulés à air pulsé comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 4 et 16 kW et son rendement varie de 80 à 95 %.
L’insert ou le poêle avec distributeur d’air chaud
Le souci principal d’un appareil indépendant de chauffage est qu’il fera toujours plus chaud à l’endroit où il est situé et qu’il peut faire froid dans les pièces adjacentes. Un delta de température de quelques degrés suffit à générer un inconfort thermique. La solution ? Rééquilibrer la température en redirigeant les calories aux endroits souhaités.
Plusieurs possibilités existent :
- l’insert ou le poêle canalisable : une à deux bouches d’extraction d’air chaud sont situées à l’arrière du poêle. Raccordée à des gaines souples ou rigides, la chaleur y est propulsée. Attention, toutefois plus la longueur de gaine est importante, moins la chaleur sera restituée ;
- avec un récupérateur de chaleur en prélèvement direct : une bouche située dans le coffre de l’insert ou au-dessus du poêle aspire l’air chaud. Il est ensuite renvoyé par l’intermédiaire d’un groupe moteur et d’un réseau de gaines vers les pièces à chauffer ;
- avec un échangeur de chaleur et un réseau de gaines : un échangeur est placé dans le tubage de cheminée, là où la température y est très élevée. Les calories sont redirigées grâce à un groupe moteur vers les espaces à chauffer ;
- avec un échangeur couplé à une VMC double flux : même solution que la précédente à un détail près, les calories puisées servent à préchauffer l’air entrant de la VMC. Ainsi, le rendement de la VMC double flux est toujours à son maximum, car l’air entrant a toujours une température maintenue haute (même s’il fait – 10°C dehors).
Avantages | Inconvénients |
Chaleur plus homogène. | Pose complexe. |
Moins de risque de surchauffe. | Coût. |
L’insert ou le poêle avec distributeur d’air chaud comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 4 et 19 kW et son rendement varie de 65 à 95 %.
Le poêle de masse
Le poêle de masse appelé aussi « à accumulation » dispose d’une très forte inertie. Une grosse flambée permet en moyenne de 12 à 24 h de chauffage. L’énergie s’accumule dans la pierre réfractaire, la brique ou la céramique et se diffuse par rayonnement et par convection tout au long de la journée. Ce type de chauffage doit obligatoirement être situé au centre de la maison, dans un espace ouvert.
Avantages | Inconvénients |
Autonomie. | Emplacement central obligatoire. |
Chaleur douce et constante. | Encombrement. |
Banc chaud (en option). | Poids important (dalle nécessaire). |
Appareil indépendant. | Coût. |
Pas de risque de pannes. | |
Très bonne combustion, peu d’émission de GES |
Le poêle de masse comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 10 et 40 kW et son rendement est supérieur à 90 %.
L’insert ou le poêle-bouilleur
L’insert ou le poêle-bouilleur se connecte à votre réseau de chauffage et permet de chauffer toute la maison. Le bouilleur peut disposer d’une réserve d’eau pour produire de l’eau chaude pendant le fonctionnement de votre appareil.
Avantages | Inconvénients |
Chauffage central. | Pose complexe. |
Production d’eau chaude (en option). |
L’insert ou le poêle bouilleur comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 12 et 25 kW et son rendement varie de 70 à 90 %.
L’insert ou le poêle mixte
L’insert ou le poêle mixte combine deux sources d’énergie : le bois et le pellet. Le granulé peut faire l’appoint de la bûche. Chaque combustible peut également s’utiliser seul, selon les envies et le budget.
Avantages | Inconvénients |
Choix du combustible. | Coût. |
Programmation (thermostat, télécommande, smartphone, etc.) | Encombrement. |
Autonomie. | Nécessite de l’électricité. |
Entretien. |
L’insert ou le poêle mixte comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 5 et 16 kW et son rendement varie de 70 à 85 %.
Le prix des inserts et des poêles
Le prix d’un insert ou d’un poêle à bois varie selon la puissance, le modèle et la difficulté de pose. Pour un chiffrage précis de votre projet, faites établir un ou plusieurs devis par un professionnel. Ces estimations ne sont données qu’à titre informatif.
Type | Plage de puissance | Rendement | Prix en € hT (hors pose) |
Insert à bois-bûches | De 5 à 19 kW | De 65 à 85 % | De 1 000 à 5 000 € |
Insert à granulés | De 4 à 16 kW | De 80 à 95 % | De 2 500 à 5 000 € |
Insert mixte | De 5 à 16 kW | De 70 à 85 % | De 3 000 à 8 000 € |
Insert-bouilleur | De 14 à 25 kW | De 70 à 90 % | De 2 000 à 7 000 € |
Poêle à bois-bûches | De 7 à 16 kW | De 70 à 85 % | De 500 à 5 000 € |
Poêle à granulés | De 4 à 16 KW | De 85 à 95 % | De 1 500 à 5 500 € |
Poêle canalisable | De 7 à 16 kW | De 70 à 90 % | De 2 500 à 7 000 € |
Poêle mixte | De 5 à 16 kW | De 70 à 85 % | De 3 500 à 9 000 € |
Poêle-bouilleur | De 12 à 25 kW | De 70 à 90 % | De 3 000 à 8 000 € |
Poêle de masse | De 10 à 40 kW | > 90 % | De 4 000 à 15 000 € |
La gamme des inserts et des poêles est large. Les prix varient selon le type d’énergie et selon la technicité du produit. Il faut compter de 500 à 15 000 € pour l’achat du matériel, sans la pose.
Toute la gamme des chaudières à bois
La chaudière biomasse est une très bonne alternative aux énergies fossiles. À bûches ou à granulés, le rendu de chaleur est incomparable. Elle est compatible avec tous les types d’émetteurs (plancher chauffant, radiateur fonte ou acier). Contrairement aux poêles ou aux inserts, ce mode de chauffage central maintient une température homogène dans toutes les pièces, sans surchauffe. L’investissement de départ est assez élevé, d’où la nécessité de bien étudier votre projet. Le coût du combustible étant relativement faible, l’amortissement est souvent rapide. Cerise sur le gâteau, vous utilisez une énergie propre qui respecte l’environnement, dans de bonnes conditions d’utilisation. Gardez toutefois à l’esprit que « L’énergie la moins polluante et celle que l’on ne consomme pas ! » (Association négaWatt)
La chaudière à bois-bûches
Comme le prix du gaz, du fioul et de l’électricité augmente chaque année, de plus en plus de Français sont tentés par le bois-énergie. Parfait, me direz-vous ? En effet, mais attention, l’usage de ce type de chauffage nécessite de connaître son fonctionnement. Renseignez-vous bien avant de faire votre choix à savoir si celui-ci est réellement fait pour vous.
Avantages | Inconvénients |
Prix du combustible. | Autonomie (sauf si ballon tampon). |
Ressource locale. | Stockage, manutention et chargements réguliers. |
Chauffage central, chaleur homogène. | Entretien. |
Des options possibles : programmation, allumage automatique et régulation avec possibilité de commande à distance (uniquement sur les modèles plus haut de gamme). |
La chaudière à bois-bûches comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 2 et 110 kW et son rendement varie de 70 à 90 %.
La chaudière à granulés à chargement automatique
La chaudière à granulés est dite « à chargement automatique » si elle est équipée d’un silo. L’approvisionnement en pellet se fait par un système d’aspiration ou de vis sans fin. C’est le bon compromis pour les habitués du système de chauffage traditionnel qui ne souhaitent pas se contraindre ou perdre en confort d’utilisation. Ici, tout est électronique. Vous pouvez contrôler toutes les données internes depuis la commande à distance ou plus généralement depuis l’écran tactile de la chaudière.
Avantages | Inconvénients |
Automatisation la plus complète. | Prix du combustible plus élevé que le bois-bûche. |
Programmable (thermostat, smartphone, etc.) | Coût d’investissement important. |
Sécurisante. | Encombrement. |
Livraison du combustible (camion souffleur). | Nécessite de l’électricité. |
Pas de manutention. | Risque de pannes plus important. |
Peu d’entretien. | Attention à bien prévoir un rayon de braquage suffisant pour le camion souffleur. |
Facilité d’utilisation. | |
Rendement élevé (>90 %). |
La chaudière à granulés à chargement automatique comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 6 et 330 kW et son rendement varie de 85 à 95 %.
La chaudière à granulés à chargement manuel
Pour répondre à la problématique de l’espace et du coût, les fabricants ont imaginé une chaudière plus compacte, sans silo textile ou maçonné, avec simplement un réservoir de stockage attenant. Plusieurs contenances sont disponibles permettant de créer plus ou moins d’autonomie. Le remplissage se fait manuellement par remplissage de sacs de granulés. Cette chaudière peut donc s’installer facilement grâce à son faible encombrement.
Avantages | Inconvénients |
Automatisation (sauf chargement). | Prix du combustible plus élevé que le bois-bûche. |
Programmation. | Nécessite de l’électricité. |
Sécurisante. | Risque de pannes plus important. |
Approvisionnement facile. | Chargement manuel et stockage des sacs. |
Peu d’entretien. | Autonomie plus faible. |
Facilité d’utilisation. | |
Rendement élevé. | |
Bon compromis de prix/performance. | |
Régulation optimisée. | |
Encombrement limité. |
La chaudière à granulés à chargement manuel comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 6 et 32 kW et son rendement varie de 85 à 95 %.
Chaudière bois-mixte
Pourquoi choisir quand on peut avoir les deux : le bois-bûche et le pellet ? Cette solution vous offre une grande flexibilité dans le choix du combustible. Ainsi, vous vous assurez d’avoir toujours du chauffage même si vous vous absentez, en cas de problème de santé ou en vieillissant.
Avantages | Inconvénients |
Choix du combustible. | Rendement parfois plus faible en solution mixte. |
Autonomie. | Coût. |
Programmation. | Nécessite de l’électricité. |
Automatisation complète. | Risque de pannes plus important. |
Régulation optimisée. | Entretien. |
La chaudière à bois mixte comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 20 et 60 kW et son rendement varie de 70 à 85 %.
La chaudière à hydroaccumulation
La chaudière à hydroaccumulation doit être une évidence pour les chaudières utilisant le bois-bûche comme combustible. En effet, lors de la combustion de celui-ci, une grosse quantité de calories sont créées. Il est opportun de les récupérer et de les stocker. Ainsi, l’autonomie est multipliée. Le potentiel de chauffe est optimisé au lieu d’être rejeté inutilement à l’extérieur de l’habitation.
Avantages | Inconvénients |
Grande autonomie selon le volume du ballon tampon (si possible, privilégier un volume > 1 500 litres). | Encombrement conséquent (ballon tampon, ballon ECS, accessoires, etc.). |
Possibilité de produire de l’eau chaude (recommandé). | Coût. |
Rendement optimisé, meilleure combustion (plus complète). | |
Régulation optimisée. | |
Évite le ralenti et préserve de l’encrassement (moins de bistre ou de goudron) | |
Moins d’émission de particules fines et de gaz à effet de serre. |
La chaudière à hydroaccumulation comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 20 et 330 kW et son rendement varie de 70 à 95 %.
La chaudière à granulés à condensation
Cette version de chaudière à granulés utilise la technologie de la condensation pour améliorer le rendement de l’appareil. Les gaz de combustion contiennent de la vapeur d’eau. En la faisant condenser, de l’énergie est libérée. Celle-ci est récupérée, ce qui permet d’optimiser les économies d’énergie.
Avantages | Inconvénients |
Excellent rendement. | Prix de l’investissement. |
Économique. | |
Encombrement faible (hors silo). | |
Régulation optimisée. | |
Très faible émission de particules fines et de gaz à effet de serre. |
La chaudière à granulés à condensation comprend des modèles dont la plage de puissance se situe entre 10 et 260 kW et son rendement varie de 100 à 110 % (sur PCI).
Chaudière à granulés à micro-cogénération bois, une piste intéressante ?
Toujours à l’étude et promise comme étant la chaudière de futur, la société KWB a mis au point un module à micro-cogénération à équiper sur la chaudière à granulés de la même marque. La chaudière à cogénération utilise la « chaleur fatale » qui est l’énergie habituellement perdue, issue des pertes thermiques. En chauffant, les gaz de combustion se compriment. En refroidissant, ils se détendent. Cette énergie en mouvement est exploitée pour actionner des pistons. Un alternateur convertit l’énergie mécanique en électricité. En d’autres termes, en vous chauffant vous produisez également de l’électricité. Ce système mérite d’être cité pour l’avancée technologique qu’il représente, mais il est intéressant de s’interroger sur la pertinence de ce type de projet. En effet, ce module devrait coûter entre 5 000 et 7 000 € pour une puissance électrique produite de 1 à 2 kW. L’amortissement semble quasi impossible. De plus, la logique actuelle est de réduire au maximum notre consommation énergétique. Or, la production électrique est importante, si et seulement si, vos besoins en chauffage sont élevés. Cela semble contre-productif ! Cette solution reste néanmoins à étudier sur des chaufferies collectives de type grosses copropriétés, dans le tertiaire ou dans l’industrie.
Le prix des chaudières à bois
Le prix d’une chaudière à bois varie selon la puissance, le modèle, les équipements et la difficulté de pose. Pour un chiffrage précis de votre projet, faites établir un ou plusieurs devis par un professionnel. Ces estimations ne sont données qu’à titre informatif.
Type | Plage de puissance | Rendement | Prix en € hT (hors pose) |
Chaudière à bois-bûches | De 2 à 110 kW | Entre 70 et 90 % | De 4 000 à 12 000 € |
Chaudière à granulés à chargement manuel | De 6 à 32 kW | Entre 85 et 95 % | De 8 000 à 15 000 € |
Chaudière à granulés à chargement automatique | De 6 à 330 kW | Entre 85 et 95 % | De 12 000 à 18 000 € |
Chaudière à bois mixte | De 20 à 60 kW | Entre 70 et 85 % | De 10 000 à 20 000 € |
Chaudière à hydroaccumulation | De 20 à 330 kW | Entre 70 et 95 % | De 10 000 à 20 000 € |
Chaudière à bois à condensation | De 10 à 260 kW | Entre 100 % et 110 % (sur PCI) | De 15 000 € à 20 000 € |
La gamme des chaudières à bois est variée. Les prix différent selon le type d’énergie et selon la technicité du produit. Il faut compter de 4 000 à 20 000 € pour l’achat du matériel, sans la pose.
Les aides financières pour rénover votre chauffage au bois
Selon le type de chauffage au bois que vous souhaitez acheter, le coût peut être important. En rénovation, des aides existent.
Les dispositifs de l’État et des financeurs évoluent constamment, avec parfois des effets rétroactifs. C’est pourquoi il est conseillé de toujours se référer au site du gouvernement, en cliquant sur ce lien ou de se renseigner auprès d’un conseiller FAIRE.
Les aides sous-conditions de ressources
- Le programme « habiter mieux sérénité », vous devez réaliser au moins 25 % de gain énergétique et être accompagné par un opérateur-conseil. Vous pouvez obtenir jusqu’à 10 000 € ou 50 % du montant du devis (plafonné à 20 000 € HT de travaux) ;
- « MaPrimeRenov », l’aide cumule le crédit d’impôt (CITE) et l’ancien programme « habiter mieux agilité » de l’ANAH. Vous pouvez obtenir un montant de 1 200 € à 10 000 €, selon le type de chauffage choisi (insert ou chaudière) ;
- le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), si vous n’êtes pas éligible à « MaPrimeRenov », vous pouvez demander cette aide. Vous pouvez récolter entre 1 000 à 4 000 € (pour une chaudière) ;
- les aides « Coup de pouce » (dispositif CEE) dont le montant est plus important pour les personnes aux revenus faibles. La prime varie de 500 à 800 € pour un poêle ou un insert et de 2 500 à 4 000 € pour une chaudière à bois ;
- Les aides d’Action Logement, vous pouvez récupérer jusqu’à 20 000 € si vous êtes salarié du secteur privé et un prêt à 1 % jusqu’à 50 000 €.
Les aides sous-conditions de ressources sont celles dont le montant est le plus important, pour pouvoir en bénéficier un certain nombre de critères techniques et financiers doivent être réunis.
Les aides sans condition de ressources
Vous dépassez des plafonds ? Pas de panique, d’autres aides existent :
- TVA réduite à 5,5 % ;
- Les certificats d’économie d’énergie (CEE) qui peuvent prendre la forme de prêt à taux bonifié, de prime ou de bon d’achat dont le montant est variable selon le fournisseur d’énergie choisi ;
- Les écoprêts à taux zéro, permettant d’obtenir jusqu’à 15 000 € (pour une action seule, comme une chaudière par exemple) ;
- Les aides des collectivités locales, régionales ;
- Les aides des caisses de retraite, certaines mutuelles, l’ONAC (anciens combattants), etc.
Le montant des aides sans condition de ressources est variable et peut prendre différentes formes. Il est intéressant de comparer les propositions de chacun et de choisir le plus offrant. Là encore, le conseiller FAIRE saura vous prodiguer de précieux conseils.
Ainsi s’achève notre dossier spécial « chauffage au bois ». Retenez qu’en finalité l’important n’est pas tant l’équipement que vous allez choisir, mais de bien prendre en compte tous les éléments nécessaires à votre choix. L’assistance d’un professionnel est conseillée, mais il devra être neutre (dépendant d’aucune marque) suffisamment formé et expérimenté pour vous aider à prendre les bonnes décisions. Choisir un biocombustible pour diminuer son empreinte carbone est un premier pas, mais réduire drastiquement sa consommation est une longue marche. Cela demandera des efforts, des sacrifices, mais avons-nous seulement le choix ?
(Photo à la une : Pixabay-StockSnap)
comme toujours très intéressant.
Le bois est une énergie renouvelable et les systèmes modernes permettent de filtrer les polluants. Mais le CO2 et les gaz de la combustion sont toujours dégagés dans l’atmosphère ? Comment se compare-t-il aux chaudière à fioul ou à gaz en termes d’émission de GES ?
En réponse à Jean Landry
Merci pour votre commentaire.
Effectivement, c’est une question intéressante. J’en parle un peu dans le paragraphe « Si le bois est écologique alors pourquoi l’État souhaite-t-il en interdire l’usage dans les grandes villes ? » sur ce lien : https://www.build-green.fr/les-biocombustibles-pour-votre-chaudiere-biomasse-introduction/.
Le chauffage au bois émet des particules fines. Sur les appareils d’anciennes générations, la pollution est importante. En revanche, plus la combustion est « complète » et bien maîtrisée, plus cette quantité de polluants est faible. L’ONF l’explique très bien ici :
https://www.onf-energie-bois.com/le-chauffage-au-bois-et-les-emissions-de-particules-fines/.
Le tableau de « Prioriterre » est intéressant. Tout en sachant qu’aujourd’hui les chaudières à bois les plus performantes sont à 7 étoiles.
Il est en réalité assez complexe de comparer les énergies en termes de pollution, car leur composition diffère selon leur source. Je n’ai pas trouvé de graphiques provenant d’une source fiable. En revanche, selon l’ADEME : « les émissions de gaz à effet de serre d’un appareil labellisé Flamme Verte sont environ 15 fois moins importantes que celles d’un chauffage fonctionnant au fioul ». Je vous invite à lire également cet article du journal Libération qui devrait répondre à certaines de vos questions : https://www.liberation.fr/checknews/2018/12/07/les-chaudieres-a-bois-polluent-elles-vraiment-moins-que-les-chaudieres-au-fioul_1691953
En espérant vous avoir aidé.
Bonne journée et à bientôt sur Build-Green,
Nicolas