Connaissez-vous l’Adivet ? C’est l’association française des toitures et façades végétales. Une fédération de professionnels qui existe depuis 2003 et qui oeuvre pour le développement de la végétalisation des murs et toitures.
Dès la création de Build Green, nous avons catégorisé les toits et murs végétalisés comme une solution vertueuse pour l’habitat avec un dossier spécial végétalisation de toitures, tout en émettant quelques réserves.
Nous avons reçu la déléguée générale de l’Adivet, Sophie Rousset-Rouvière, pour qu’elle nous en dise plus sur cette association, ses missions mais surtout pour nous parler de l’intérêt de la végétalisation en toiture, en mur, ainsi que l’agriculture urbaine :
- 00:48 Qu’est-ce que l’Adivet ?
- 05:37 Quelles sont les principales techniques existantes pour végétaliser un toit / un mur ?
- 12:41 Quels sont les principaux avantages d’une végétalisation ?
- 27:48 Quel est l’impact carbone de la végétalisation ?
- 30:51 Quels sont les points de vigilance avant toute réalisation et à l’entretien ?
- 34:30 Comment cela se passe-t-il au niveau de l’assurabilité de ces réalisations ?
- 37:30 Est-ce que la végétalisation des toits ne vient pas en concurrence avec d’autres solutions ?
- 39:46 Quelle est la résistance de ces toits/murs face aux manque d’eau et comment est gérée cette problématique ?
- 45:17 Est-ce que la végétalisation et le photovoltaïque peuvent être compatibles ensemble ?
- 49:06 Quels conseils pour développer l’agriculture urbaine ? Existe-t-il des professions qui peuvent assister à la mise en place de ce type de projet ?
- 52:21 L’agriculture urbaine peut-elle être bio ?
- 54:56 : Des conseils complémentaires à donner ?
La toiture et les murs végétalisés, des poumons pour la ville
Si l’objectif de l’association est de promouvoir la végétalisation des murs et toits, elle a été surtout à l’initiative de l’harmonisation des pratiques professionnels, via l’élaboration de règles professionnelles. Il est ainsi plus facile de se référer à des normes et méthodes de mise en oeuvre, tant pour les acteurs de la filière que pour les experts d’assurances, en cas de litiges.
En ce qui concerne les toitures, il existe trois types de végétalisation :
- extensive (de 4 à 15 cm de substrat pour 60 à 180 kg/m²)
- semi-intensive (de 12 à 30 cm de substrat pour 150 à 350 kg/m²)
- intensive, ou toiture-terrasse jardin « traditionnelle » (> 30cm pour > 600 kg/m²)
Les règles professionnelles attachent beaucoup d’importance à l’élément porteur, afin de faire le choix de la bonne solution en fonction des caractéristiques de la structure porteuse qui supportera cette végétalisation.
Les bénéfices climatiques d’une toitures (et des murs) végétalisées sont désormais prouvées dans de nombreuses études, tant pour la réduction des îlots de chaleur (via sa fonction d’évapotranspiration ) que le captage des pollutions ou même de l’eau. Elle protège le bâtiment et accroît ainsi la durée de vie des revêtements et des matériaux de couverture (l’étanchéité par exemple). Elle participe du confort de vie à l’intérieur des bâtiments tant au niveau acoustique que thermique. Des études ont même démontré ses bénéfices sur le maintien et le développement de la biodiversité en milieu urbain.
Pour les murs, il existe deux grandes familles de techniques de végétalisation de façades, en termes de bardages rapportés végétalisés (BRV) :
- la technique qui recourt à une nappe continue avec une culture hydroponique (procédés Patrick Blanc, jardins de Babylone, …)
- la technique qui recourt à des contenants comme des cages métalliques, modules préformés (procédés Tracer, Sopranature®, Inventae Vert, le Prieuré, Topager…)
Une solution à l’impact carbone positif
Tout comme certains matériaux biosourcés, si les éléments rapportés (tapis, drains, nappes, contenants, …) demandent souvent des ressources complémentaires pour fixer les substrats, l’excès lié au captage de Co2 et à la production d’oxygène reste toujours positif sur la durée de vie de la solution. L’Adivet travaille toutefois à améliorer l’impact des différents éléments.
La problématique de la gestion de l’eau est aussi un sujet sur lequel s’attarde l’association. L’objectif est de perfectionner le captage et la régulation de l’eau afin de moins impacter, notamment en période de sécheresse.
Si d’autres solutions en toiture pourraient se révéler concurrentes sur le papier, au final, elles peuvent soit être complémentaire, comme c’est le cas du photovoltaïque, soit moins efficace sur le long terme ou au niveau visuel, comme le blanchiment des toits.
L’agriculture urbaine, une solution qui cherche encore son modèle
Très en vogue en Amérique du nord, en Suisse ou Allemagne, les jardins potagers de toiture se développent de plus en plus dans les grandes villes françaises. La récolte de ces produits est surtout distribuée en circuit court, à l’échelle de l’immeuble ou du quartier. Ses bénéfices se retrouvent essentiellement au niveau économique (circuit court/qualité des produits), du lien social, en termes récréatif (aspiration aux activités de « nature ») et pédagogique (la sensibilisation à la nature et à l’écologie), en termes de santé publique, de contribution à la biodiversité, et même au niveau de ses effets thérapeutiques.
S’il est compliqué de produire bio (par manque d’épaisseur de substrat), cette agriculture peut toutefois se pratiquer de façon raisonnée. Il s’avère aussi que le miel de ville serait plus qualitatif que celui des campagnes, et que plus vous montez dans les étages, moins la pollution impacte sur les productions.
L’adivet a mis en place un annuaire qui regroupe les professionnels du secteur de la végétalisation.
Références :
Crédit Photos : Adivet