Australie : un impressionnant projet d’écovillage de 700 habitations

L’écovillage de Witchcliffe dans l’ouest de l’Australie accueillera environ 700 personnes et sera un modèle de durabilité pour les communautés du monde entier. Le site de l’écovillage s’étend sur environ 121 ha d’anciennes terres agricoles.

Les cofondateurs et partenaires du projet, Mike Hulme et Michelle Sheridan, ont lancé le projet avec l’intention de créer « la communauté résidentielle la plus durable possible ». L’ensemble du projet doit avoir un bilan carbone négatif et s’approvisionner en énergie, en eau et en aliments frais grâce à l’énergie solaire et à la récupération des eaux de pluie.

Mike Hulme et Michelle Sheridan began

De même, le projet compte s’adonner à des pratiques agricoles régénératrices et à des techniques de construction solaires passives et à faible émission de carbone. Les résidents peuvent concevoir et construire leur propre maison conformément aux directives assez strictes de l’écovillage en matière de durabilité, ou acheter l’un des six bâtiments préconçus.

Le projet prévoit aussi une place de village avec une taverne, un café, une aire de jeux et des espaces de travail en commun, ainsi qu’une zone commerciale et un centre alimentaire. Witchcliffe comprendra également un hôtel pour routards et d’autres hébergements touristiques.

« Avec le temps, nous espérons attirer des visiteurs du monde entier qui veulent apprendre de ce que nous faisons et faire l’expérience d’une communauté holistique et durable basée sur les principes de la permaculture », a déclaré Hulme.

Il a fallu plus de dix ans pour que l’écovillage de Witchcliffe obtienne les autorisations de planification et commence la construction. Hulme a déclaré qu’il était encouragé par la réponse massive et le taux d’intérêt qui a conduit à la vente de plus de 100 lots jusqu’à présent, en grande partie grâce au bouche-à-oreille.

Jeff Thierfelder a rejoint le projet il y a environ deux ans et demi en tant que chef de projet d’architecture et de planification. Et il est arrivé pour voir l’infrastructure civile achevée pour les phases initiales du développement et la construction résidentielle. C’est un intérêt personnel qui a attiré M. Thierfelder et sa partenaire Jo vers le projet.

Deux décennies d’expérience en architecture et en urbanisme ont fait de lui le candidat idéal pour la phase cruciale de la livraison. La première étape du processus de construction a consisté à bâtir deux grands barrages qui serviront de source d’irrigation pour les jardins communautaires, les parcelles agricoles, ainsi que les collecteurs d’eaux pluviales et d’endroit pour se rafraîchir.  Une station d’épuration des eaux usées sur le site fournira de l’eau traitée pour alimenter les jardins environnants.

Chaque foyer disposera d’un système de collecte des eaux de pluie pour fournir sa propre eau potable, ce qui est facilement réalisable lorsqu’on combine l’eau du barrage pour l’aménagement paysager et le jardinage.

« L’approvisionnement en eau potable dépend de chaque individu. Il existe un ratio concernant la taille du toit et la quantité de stockage d’eau dont vous avez besoin en fonction de la taille de votre foyer. Nous spécifions également des appareils électroménagers économes en eau ainsi que des robinets et des pommes de douche dans le cadre de nos conseils de conception », a affirmé Thierfelder.

Le projet sera alimenté à 100 % par l’énergie solaire, dans le but de générer beaucoup plus d’énergie qu’il n’en consomme. L’objectif est de compenser les émissions de carbone créées pendant le processus de développement. Des panneaux photovoltaïques installés sur chaque toit  alimenteront des micro-réseaux permettant le partage de l’énergie entre les résidents et les entreprises.

Une batterie Tesla Powerpack de 232 kW/h dans chaque groupe résidentiel améliorera l’efficacité et alimentera des stations de recharge de véhicules électriques à l’usage des résidents et des visiteurs. Le projet est également relié au réseau électrique principal dans l’intention de revendre de l’énergie au réseau.

Les maisons sont soumises à des évaluations thermiques et du cycle de vie et doivent être à bilan carbone négatif. Elles doivent utiliser des matériaux naturels tels que le bois, la pierre, le béton de chanvre et la botte de paille.

L’objectif pour M. Thierfelder  est de faire en sorte que toutes les maisons soient suffisamment négatives en carbone. En effet, une fois le projet terminé, cela devait compenser toutes les infrastructures matérielles qui ont été mises en place pour le développement du terrain, les routes, le système d’égouts, etc.

L’un des principaux facteurs de définition de l’écovillage est la facilitation intentionnelle des communautés et des relations entre voisins. Sur la base d’études sur les interactions de groupe et d’expériences passées de vie en commun, l’écovillage est divisé en grappes de 20 à 25 lots et de 40 à 70 personnes.

« En fait, cela fonctionne mieux si on le divise en petits groupes, de sorte qu’il y ait des communautés au sein des communautés », a déclaré M. Thierfelder.

Avec peu de publicité, la nouvelle de construction de l’écovillage Witchcliffe s’est répandue principalement parmi les personnes les plus susceptibles d’être intéressées par un projet de ce type.

Thierfelder a déclaré que d’autres promoteurs observent attentivement le projet pour voir s’ils n’ont pas manqué un vide sur le marché que les acheteurs sont impatients de voir combler. Alors, comme il a pu avec son équipe montrer que c’est commercialement viable et réussi, cela devrait ouvrir de nouveaux horizons…

L’écovillage de Witchcliffe

Crédit Photos : © thefifthestate

Notre avis : si on ne s’intéresse qu’au format de l’éco-village, à savoir sa construction à partir de zéro, on approche ici du village écologique le plus parfait à tous points de vue. Seulement comme on sait désormais que rénover est beaucoup pertinent que construire, on peut espérer que le bilan carbone de cet immense chantier sera bien compensé, et dans un délai raisonnable …

(Source)

Pascal Faucompré

Editeur et Rédacteur en chef de Build Green, le média participatif sur l'habitat écologique et pertinent. Passionné par le sujet de l’éco-construction depuis 2010. Également animateur de nombreux réseaux sociaux depuis 2011 et d'une revue de web sur : Scoop.it