Il faut en finir avec l’air pur, il n’y a pas d’air pur, l’air est toujours un mélange de substances, une multiplicité d’agents bons ou mauvais pour la vie, bons ou mauvais pour la nature. L’oxygène est indispensable à la vie animale, mais fut longtemps nuisible à la toute première vie végétale. Dans ce contexte, comment se caractérise la pollution atmosphérique ?
La pollution de l’air n’est pas un air souillé par opposition à un air pur, mais un air devenu différent, transformé, une anomalie dans sa diversité naturelle, une modification de sa composition et de ses caractéristiques usuelles par la présence ou la surconcentration d’agents chimiques, biologiques et de particules. Ces polluants proviennent à la fois de processus naturels et des activités humaines.
Aujourd’hui, les réglementations environnementales sont concentrées sur certains polluants (Amiante, Carbone, Plomb, Ozone, Particules fines, COV, Radon). Pourtant, il en existe une multitude d’autres, tout aussi dangereux pour la santé des occupants.
Les principaux polluants et leurs sources
Deux types de pollutions bien distinctes nous concernent : celle de l’air extérieur et celle de l’air intérieur, la première ayant des conséquences sur la seconde, et bien au-delà, car les intérieures confinés, mal ventilé concentre la pollution de l’air, d’autant plus dangereuse que nous y passons souvent la majeure partie de notre temps.
Voici une liste détaillée des principaux polluants, de leurs sources et de leurs risques :
Les polluants atmosphériques peuvent se classer selon leur provenance, ainsi on distingue quatre sources majeures de pollution :
- Polluants provenant de la combustion : combustion fixe comme les centrales de production énergétique, usines et industries, raffinerie, incinérateurs de déchets, incinération agricole, cheminées, poêles, chaudière et combustion mobile provenant des véhicules à moteur :
– Le monoxyde de carbone (CO)
– Le dioxyde de soufre ( SO2)
– Le dioxyde d’azote (NO2)
– Le dioxyde de carbone (CO2)
– La matière particulaire (MP)
– Polluants secondaires – Ozone, MP, PAN
- Polluants provenant de gaz et de produits chimiques :
– Odeurs
– Tabac
– Ammoniac (NH3)
– Pesticides
– CFC HCFC et Halon
- Polluants volatils dégagés par des matériaux, métaux, produits chimiques… émis par des objets, des produits de finitions :
– Les formaldéhydes (H2CO)
– Les composés organiques volatils (COV)
– Le pentachlorophénol (PCP)
– L’amiante
– Les fibres isolantes
– Plomb
– Cadmium
- Autres sources et notamment les sources de pollution naturelle :
– Poussière, acarien, moisissure..
– Les moisissures
– Légionelles
– Le Méthane (CH4)
– Le Radon ( Rn)
1- Combustion
Le monoxyde de carbone (CO)
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz incolore, inodore, non irritant, mais très toxique, voire mortel. Il est produit par la combustion incomplète de combustibles tels que le gaz naturel, le fioul, le charbon ou le bois. Les gaz d’échappement sont une source importante de monoxyde de carbone.
Les empoisonnements mortels au monoxyde de carbone (CO) sont souvent causés par le dysfonctionnement des chaudières, des c
heminées, des poêles à charbon de l’intérieur : Appareils de combustion (à gaz, fioul, pétrole, bois ou charbon) non ou mal raccordés à un conduit d’évacuation ou fonctionnant dans de mauvaises conditions d’aération ou mal entretenues ; refoulement des gaz de combustion d’un appareil raccordé à un conduit de fumée bouché ou obstrué ou une inversion de tirage provoquée par une extraction mécanique dans la même pièce (ex : hotte de cuisine) ; appareils à combustion non utilisés dans de bonnes conditions (ex : appareil de chauffage d’appoint utilisé en mode de chauffage principal) ; fuites (mauvaise étanchéité) de conduits d’évacuation de gaz de combustion dans leur traversée de pièces occupées ; gaz d’échappement de moteurs de voitures en fonctionnement dans des pièces fermées (par ex : garage attenant à l’habitation) ou insuffisamment ventilées.
Son ingestion peut causer des nausées et des vomissements. Son inhalation est très dangereuse, voire mortelle. Le monoxyde de carbone inhalé se fixe sur l’hémoglobine du sang à la place de l’oxygène provoquant une intoxication oxycarbonée. Les symptômes sont les suivants : maux de tête, nausées, vomissements, vertiges, pertes de connaissance, le coma puis la mort. La gravité des symptômes est fonction de la durée d’exposition et de la concentration de monoxyde de carbone inhalée.
Le seuil de concentration admissible est de 9 ppm et, mais ne doit pas dépasser 2 ppm au dessus de la concentration extérieure.
Des niveaux d’exposition d’environ 100-800 ppm entraînent des maux de tête d’intensité variable, et au-delà : des nausées, la perte de conscience, l’atteinte cérébrale, décès..
Pour se prévenir des risques du au monoxyde de carbone, il est important de faire installer et entretenir les appareils de combustion par des professionnels ; de procéder au ramonage des cheminées et conduits d’évacuation une fois par an pour le gaz et 2 fois par an pour le fioul, le bois et le charbon ; de vérifier la bonne étanchéité des conduits d’évacuation des fumées ; enfin de veiller à la bonne aération des locaux disposant d’appareils de combustion.
Le dioxyde de soufre ( SO2)
Les oxydes de soufre (SO2) en particulier le dioxyde de soufre sont émis par la combustion de charbon et de pétrole
Le SO2 est un gaz dense, incolore et toxique ; son inhalation est fortement irritante lorsqu’il se combine avec l’eau et l’oxygène atmosphérique, le dioxyde de soufre et avec le dioxyde d’azote est l’une des principales causes des pluies acides, perturbant, voire détruisant des écosystèmes fragiles.
Le dioxyde d’azote (NO2)
Les oxydes d’azote (NOx) en particulier le dioxyde d’azote sont émis à une haute température de combustion par oxydation de l’azote de l’air. Ils peuvent être perçus par la brume jaunâtre qui flotte au-dessus des villes.
Ils constituent des facteurs de la pollution atmosphérique par l’ozone, observée notamment en période de canicule.
Il provoque l’irritation des muqueuses dès que leur teneur (en volume) dépasse 0,0013 %.
Leur présence dans l’air intérieur est due à des sources externes (foyers pour l’industrie et le chauffage, trafic automobile) ou internes telles que les appareils fonctionnant au gaz (cuisinières, chaudières, chauffe-eau, poêles à pétrole) et dans une moindre mesure, les poêles à bois ou à essence et la fumée de cigarette.
Le seuil maximal admissible fixé par l’OMS est de 400 µg ? m-3 de moyenne sur 1 heure, et 150 µg ? m-3 de moyenne horaire sur 24 heures. Associer à l’eau, ils produisent de l’acide nitrique HNO3 ; l’un des responsables des pluies acides.
Le dioxyde de carbone (CO2)
Le dioxyde de carbone (CO2) un gaz à effet de serre émis par la combustion de produits organiques et des énergies fossiles. Dans les conditions normales de température et de pression, le dioxyde de carbone est un gaz incolore, inodore et à la saveur piquante communément appelée gaz carbonique ou encore anhydride carbonique.
Il est présent dans l’atmosphère dans une proportion approximativement égale à 0,0375 % en volume, dans cette décennie (années 2000), soit 375 ppmv (parties par million en volume). Mais elle augmente rapidement, d’environ 2 ppmv/an, de par les activités humaines de consommation des combustibles fossiles : charbon, pétrole, gaz.
Notre système respiratoire et circulatoire est très sensible au CO2 : une augmentation minime de la concentration en CO2 de l’air inspiré accélère quasi-immédiatement le débit respiratoire qui est normalement de 7 litres/minute (sous 0,03 % de CO2 dans l’air inspiré), et qui passe à 26 litres/minutes (pour 5 % de CO2 dans l’air inspiré).
Le CO2 est un toxique pour l’homme à des doses relativement faibles et pour des temps d’exposition de quelques minutes seulement : 1000 ppm (0,1 %) est la valeur maximale admise pour le dimensionnement des systèmes de conditionnement de l’air, à l’intérieur des bâtiments et maisons d’habitation :
- À partir de 0,1 %, (1000 ppm), le CO2 devient un des facteurs d’asthme ou du syndrome des bâtiments.
- Au dessus de 0,5 % (5000 ppm), la valeur maximale d’exposition professionnelle retenue dans la plupart des pays, et la valeur maximale admise pour le dimensionnement des appareillages d’air conditionné dans les avions sont dépassées.
- trois fois ce taux (1,5 %, ou 15000 ppm) est la valeur maximale d’exposition professionnelle sur une durée maximale de 10 minutes.
- Au delà de 4 % de CO2 dans l’air (40000 ppm), le seuil des effets irréversibles sur la santé est atteint (c’est le seuil qui justifie une évacuation immédiate de locaux). À partir de 10 % et d’une exposition dépassant 10 minutes, sans une action médicale de réanimation, c’est la mort.
Il est utile de prévoir un système de contrôle, comme des détecteurs de CO2 informant sur la bonne ventilation du bâtiment et des taux de concentration de CO2 dans l’air intérieur.
La matière particulaire (MP)
La matière particulaire (MP) est émise par la fumée et les poussières. Elle peut contenir différents types de contaminants (fumée de tabac, fibres, spores de moisissures, biocontaminants, allergènes, produits de combustion, poussières naturelles, pollens, moisissures, fumées, particules fines des gaz d’échappement automobiles…) ayant chacun une action potentielle spécifique sur la santé.
La fraction PM10 désigne les particules en suspension de 10 micromètres de diamètre et moins capable d’entrer dans la cavité nasale. PM 2.5 désigne les particules de 2,5 micromètres de diamètre et moins capable de pénétrer les bronches et les poumons. Ainsi, les effets des particules dépendent de leur taille. Elles sont mises en cause dans l’apparition de pathologies respiratoires à court terme (inflammation, allergies respiratoires, asthme) ou long terme (cancer, broncho-pathologie chronique obstructive – BPCO).
Les particules aériennes peuvent véhiculer des bactéries et des virus et favoriser la dissémination des maladies infectieuses. Par ailleurs, une interaction entre les particules et les allergènes peut survenir et amplifier la réaction allergique.
Les feux de bois dans les poêles et cheminées peuvent ajouter des quantités importantes de particules de fumée dans l’air, l’intérieur et l’extérieur. En cas de risque important, il est utile de faire une analyse de la qualité de l’air intérieure et concentration des contaminants.
Le seuil maximum de matière particulaire : MP10 est de 50ug/m3. Afin de minimiser leur présence, il est conseillé de limiter les lieux d’accumulation des poussières et de prévoir l’entrée comme un lieu d’entretien facile avec un paillasson régulièrement nettoyé.
Polluants secondaires – Ozone, MP, PAN
Les polluants peuvent être classés comme étant primaire ou secondaire. Les polluants primaires sont des substances directement émises par un processus, tels que ceux cités précédemment. Les polluants secondaires ne sont pas émis directement, ils se forment dans l’air par réaction entre les polluants primaires. Un exemple important d’un polluant secondaire est l’ozone au niveau du sol. Certains polluants peuvent être à la fois primaires et secondaires : c’est-à-dire qu’ils sont à la fois rejetés directement et formés à partir d’autres polluants primaires.
Les principaux polluants secondaires incluent :
- La matière particulaire primaire formée à partir de gaz polluants tels que le dioxyde d’azote (NO2).
- L’ozone troposphérique (O3) résultant de la transformation, sous les effets du rayonnement solaire, de polluants (NO2, CO, COV) essentiellement produits en zone urbaine par les véhicules. Extrêmement toxique à respirer, c’est un gaz très réactif, qui possède une odeur âcre. Il ne faut pas le confondre avec l’ozone présent au niveau de la stratosphère (à 10 km d’altitude) qui forme une protection des rayons du soleil.
- Le Péroxyacetylnitrate (PAN) formé par les oxydes d’azote et les COV est aussi présent dans la pollution urbaine et constitue un puissant irritant respiratoire et oculaire.
2- Gaz et polluants chimiques
Odeurs
Les odeurs et la pollution olfactive concernent l’ensemble des nuisances qui affectent l’odorat et qui sont véhiculées par l’air et le milieu environnant. Elles peuvent provenir des ordures, des eaux usées, des procédés industriels… Pour devenir odorante, une molécule doit être captée par le système sensoriel olfactif, et transformée en un message intelligible (message nerveux) pour le système nerveux central.
Les odeurs sont généralement dues à une multitude de molécules différentes, en concentrations très faibles, mélangées à l’air que nous respirons. La plupart des composés odorants sont détectés à des niveaux très faibles par rapport aux niveaux toxiques. À l’inverse, des gaz très toxiques comme le monoxyde de carbone n’ont aucune odeur.
Les odeurs peuvent être mesurées par un olfactomètre qui permet d’exprimer la concentration de l’odeur en Unité d’Odeurs Européenne par mètre cube d’air (oue/m3).
Sources des principales activités génératrices d’odeurs :
- Raffineries : gaz et systèmes de récupération de gaz, chaudières
- Industrie chimique inorganique : acide phosphorique
- Industrie chimique organique : pharmacies, insecticides…
- Industrie papetière, Sidérurgie
- Stations d’épuration des eaux usées, déchets divers : ordures ménagères, déchets de poissons, déjections d’animaux
- Industrie agroalimentaire et élevage intensif et concentré, épandage en surface (lisiers, boues, produits de traitement, etc.), traitement de sous-produits d’animaux : équarrissages, fondoirs, hydrolyse des plumes, déshydratation des fientes de volailles, etc.
Tabac
La fumée de tabac provenant des cigarettes, pipes ou cigares contient entre 3000 et 4000 substances dangereuses dont 43 cancérigènes comme la nitrosamine ou le monoxyde de carbone.
La fumée de tabac irrite les yeux, le nez et la gorge des personnes qui y sont exposées, elle est particulièrement dangereuse pour les nourrissons, les enfants, les femmes enceintes… Un risque plus élevé de cancer du poumon a été mis en évidence parmi des non-fumeurs exposés à la fumée de tabac.
Les fumoirs et les zones fumeurs doivent être conçu en pression négative ou à l’extérieur à au moins 8 m des entrées, prises d’air extérieur, fenêtres…
Ammoniac (NH3)
L’ammoniac (NH3) est un gaz incolore à odeur piquante, plus léger que l’air. Il se liquéfie facilement. Soluble dans l’eau, il produit l’ammoniaque. À l’état gazeux comme à l’état liquide, cette substance toxique et irritante provoque des douleurs et des brûlures.
Sous forme gazeuse, l’ammoniac est utilisé par l’industrie pour la fabrication d’engrais, d’explosifs et de polymères. Il est principalement émis dans l’atmosphère les activités industrielles et la fertilisation agricoles avec l’application des engrais.
Pesticides
Les Pesticides désignent un certain nombre de substances naturelles ou synthétiques capable d’éliminer tout organismes vivants considérés comme indésirables, nuisibles ou parasitaires… L’utilisation des pesticides n’est pas seulement réservée à l’agriculture, elle est aussi très répandue à l’intérieur des bâtiments à travers les produits insecticides, mais aussi par l’émanation des matériaux traités introduits dans le bâtiment : meubles, bois, cuir, tapis. Ils proviennent aussi de champs agricoles traités à proximité.
Ils se dégradent beaucoup moins vite à l’intérieur qu’à l’extérieur et peuvent se fixer sur les meubles, les tapis, les tentures, etc.
Le risque le plus grand pour la santé réside dans l’exposition à long terme à de faibles concentrations de pesticides et les conséquences sont multiples suivants les substances : cancers, affaiblissement du système hormonal, effets toxiques sur le système immunitaire. Le lindane par exemple est un pesticide utilisé dans le traitement du bois, comme dans l’agriculture, il attaque le système nerveux, le foie et les reins, et il est peut-être un agent cancérigène et/ou perturbateur endocrinien.
Pour éviter l’utilisation de pesticide, il est bon de développer des méthodes alternatives et aussi efficaces, comme l’utilisation de bois sec, résistant aux xylophages et champignons pour les constructions en bois…
CFC HCFC et Halon
Les CFC, les HCFC et les Halons ( aussi appelé Fréons )sont des substances gazeuse et liquide composées de carbone, de chlore et de fluor dont l’intérêt réside dans leurs propriétés chimiques : inerte, stable, ininflammable et non toxique. Depuis les années 1930, ils ont été utilisés comme réfrigérants pour les climatiseurs, les réfrigérateurs et les chambres froides industrielles , comme gaz propulseur des aérosols et extincteurs, comme matières premières dans la synthèse de composés organiques, comme solvants, et comme agents d’expansion dans les mousses isolantes.
Les atomes de chlore présents dans les CFC, les halons et les HCFC sont responsables de l’effet destructeur sur la couche d’ozone qui protège la Terre à haute altitude (stratosphère) en absorbant les rayonnements ultraviolets de haute énergie. Ils agissent aussi comme un gaz à effet de serre de manière beaucoup plus importante que le CO2, demeurant longtemps dans l’atmosphère ( entre 60 et 110 ans) et donc s’y accumulant.
Depuis 1987 la fabrication de CFC, de HCFC et d’halon a diminué, elle est interdite en Europe depuis 2000. Les halons furent interdits dès 1994, mais les pays en voie de développement conservent le droit d’en fabriquer jusqu’à 2010. Le protocole de Copenhague appelle à l’interdiction des HCFC d’ici 2030 pour les pays industrialisés et 2040 pour les pays en développement. Au Canada, on estime qu’en 2010 les émissions de HCFC seront diminuées de 65 % par rapport à celles de 1996, diminuées de 90 % en 2015, de 99.5 % en 2020 et enfin complètement interdites en 2030.
Ces substances furent remplacées majoritairement par les HFC, des composés ne contenant que des atomes de carbone, de fluor et d’hydrogène (sans chlore) non destructeur pour la couche d’ozone, mais les HFC constituent également un gaz à effet de serre.
3- Polluants volatils dégagés par des matériaux, métaux, produits chimiques…
Le formaldéhyde (H2CO)
Le formaldéhyde (H2CO) appartient à la famille des aldéhydes, il est présent dans de très nombreux produits et matériaux de construction : mousses isolantes, laques, colles, vernis, moquettes, peintures, encres, résines, papier, produits ménagers, solvant, pesticides. Il se trouve dans la plupart des panneaux en particules et en fibres de bois agglomérées comme le médium, le contreplaqué, l’OSB ou le triply, présent dans leur colle (liants ou colles urée-formol). Il est également utilisé dans les textiles ainsi que dans certains médicaments et cosmétiques.
Il peut être produit par réactivité chimique entre l’ozone et certains COV présents dans l’air, ou bien provenir de combustion (fumée de tabac, bougies, bâtonnets d’encens, cheminées à foyer ouvert, cuisinières à gaz, poêles à pétrole), de produits d’usage courant (produits d’entretien et de traitement, produits d’hygiène corporelle et cosmétiques). De faible poids moléculaire, cette substance a la propriété de devenir gazeuse à température ambiante.
Le formaldéhyde est un irritant des yeux, du nez et de la gorge. Depuis 2004, il est considéré par l’OMS comme cancérogène certain du nasopharynx et des fosses nasales. Certaines études épidémiologiques sur les effets de l’exposition prolongée au formaldéhyde ont également mis en avant des effets allergiques et un impact sur l’appareil respiratoire. L’OMS recommande que sa concentration dans l’air soit inférieure à 0,1mg/m3.
Six autres substances de la même famille des aldéhydes sont présentes dans l’air :
- Acétaldéhyde : Issus de photochimie, fumée de cigarettes, photocopieurs, panneaux de bois brut, panneaux de particules
- Benzaldéhyde : Issus de peintures à phase solvant, photocopieurs, parquet traité
- Héxaldéhyde : Issus de panneaux de particules, émissions des livres et magazines neufs, peintures à phase solvant, produit de traitement du bois (phase aqueuse), panneaux de bois brut
- Sobutyraldéhyde/butyraldéhyde : Issus des photocopieurs
- Sovéraldéhyde : Issus de parquets traités, panneaux de particules
- Valéraldéhyde : Issus des émissions des livres et magazines neufs, peintures à phase solvant, panneaux de particules.
Les composés organiques volatils (COV)
Les composés organiques volatils (COV), forment un ensemble de composés appartenant à différentes familles chimiques. Les COV sont largement utilisés dans la fabrication de nombreux produits, matériaux d’aménagement et de décoration : peinture, vernis, colles, nettoyants, bois agglomérés, moquette, tissus neufs, hydrocarbures, solvants…
Ils sont également émis par le tabagisme et par les activités d’entretien et de bricolage. Leur point commun est de s’évaporer plus ou moins rapidement à la température ambiante et de se retrouver ainsi dans l’air. Les COV sont souvent plus nombreux et plus concentrés à l’intérieur qu’à l’extérieur compte tenu de la multiplicité des sources intérieures.
La concentration admissible dans l’air des composés organiques volatils ne doit pas dépasser 500ug/m3.
Un de ces COV, le 4-phenylcyclohexene (4-PC) est principalement responsable de l’odeur associée à l’installation de nouvelles moquettes. D’autres COV détectés dans les émissions de la moquette comprennent le styrène, le toluène, le formaldéhyde, une variété de benzènes et beaucoup d’autres. Les joints et les colles sont également sources d’émissions. Au cours du processus de fabrication des produits chimiques, comme les colorants, de pesticides, fongicides, ignifuges et anti-taches revêtements y sont ajoutés. Ces additifs sont souvent rejetés dans l’air intérieur.
La concentration admissible dans l’air du 4 phénycyclohexène (4-PC) est de 6,5 ug/m3.
Voici une liste d’autres COV et de leurs sources potentielles :
- (+/-) alpha pinène : Désodorisant, parfum d’intérieur, produit d’entretien
- 1,4 dichlorobenzène : Anti-mite, désodorisant, taupicide
- 1,1,1-trichloroéthane : colle
- 1,2,4-triméthylbenzène : Solvant pétrolier, carburants, goudrons, vernis
- 1-méthoxy-2-propanol : Laques, peintures, vernis, savons, cosmétiques
- 2-butoxyéthanol : Peintures, vernis, fongicides, herbicides, traitement du bois, calfatage siliconé
- 2-éthoxyéthanol : Peintures, laques, vernis
- 2-éthoxyéthyl acétate : Sources non connues
- 2-éthyl-1-hexanol : Solvants aqueux
Benzène : Carburants, fumée de cigarette, produits de bricolage, d’ameublement, de construction et de décoration - Butyl-acétate : Parquet, solvants
- Cyclohexane : Peintures, vernis, colles
- Décane : White-spirit, colles pour sol, cires, vernis à bois, sol, moquettes, tapis
- Ethylbenzène : Carburant, cires
- Isopropyl-acétate : Sources non connues
- Limonène : Désodorisant, parfum d’intérieur, cires, nettoyants pour sol
m/p-xylène et o-xylène : Peintures, vernis, colles, insecticides - Styrène : Matières plastiques, matériaux isolants, carburants, fumée de cigarette
- Tétrachloroéthylène : Nettoyage à sec, moquettes, tapis
- Toluène : Peintures, vernis, colles, encres, moquettes, tapis, calfatage siliconé, vapeurs d’essence
- Trichloroéthylène : Peintures, vernis, colles, dégraissant métaux
- Undécane : White-spirit, colles pour sol, cires, vernis à bois, nettoyants sol
Le pentachlorophénol (PCP)
le pentachlorophénol (PCP) est un dérivé du chlore et du phénol est utilisé comme fongicide pour le traitement du bois, le blanchiment de la pâte à papier, le traitement du textile à partir de fibres naturelles irritant la peau, les yeux et les voies respiratoires, sa nocivité et sa toxicité ont rendu son utilisation pratiquement interdite dans les pays industrialisés.
L’amiante
Même si son utilisation a été interdite dans de nombreux pays, l’utilisation massive de l’amiante dans le passé a laissé ce matériau potentiellement très dangereux dans de nombreux endroits. Le danger de l’amiante vient de ses fibres suffisamment fines pour pénétrer profondément dans l’appareil respiratoire par inhalation. Les risques sont proportionnels à la quantité de fibres inhalées. L’amiante peut provoquer un mésothéliome (cancer de la plèvre) ou un cancer du poumon par inhalation de fibres.
L’amiante est un minéral d’origine naturelle, ses fibres offrent des propriétés de résistance thermique, mécanique et chimique exceptionnelles ayant favorisé leur utilisation pour une large variété de produits :
Les flocages pour la protection incendie des structures ainsi que les calorifugeages des conduites de chauffage peuvent libérer spontanément des fibres dans l’air lorsqu’ils sont dégradés. Les matériaux semi-durs comme certaines plaques de faux plafonds et certains revêtements à base de plâtre projeté peuvent également libérer des fibres lorsqu’ils sont manipulés ou font l’objet de chocs ou de vibrations.
Des matériaux, comme l’amiante-ciment (plaque de bardage, de toitures, de canalisations) ou certains revêtements du sol peuvent libérer des fibres d’amiante lorsqu’ils sont soumis à une action mécanique directe (découpe, ponçage, perçage,…).
On peut également trouver des fibres d’amiante dans certains produits d’usage domestique comme certains gants de cuisine isolants, housses de table à repasser, grille-pains à poser sur la gazinière, radiateurs à accumulation, etc. Ces produits libèrent plus de fibres d’amiante lorsqu’ils sont usagés ou endommagés.
La présence d’amiante doit être diagnostiquée par un professionnel agréé lors de l’achat d’un bien immobilier et avant tout travaux. En cas de présence, un désamiantage doit être également conduit par une entreprise spécialisée dans ce domaine.
Les fibres isolantes
Les fibres constituant les laines d’isolation (laine de verre, de roche…) peuvent être libérées dans l’air lors des manipulations liées à leur mise en place ou à leur enlèvement. Ces isolants peuvent se trouver dans les doublages des murs, dans les combles, les greniers, en toiture, les faux plafonds et parfois dans les gaines techniques qui relient les étages.
Les fibres des laines sont des irritants pour la peau et les yeux et ont été classées comme cancérogène possible chez l’être humain. Les nouvelles fibres mises au point sur le marché ont une persistance dans l’organisme plus faible, ce qui leur permet de ne plus être classées cancérogènes par la réglementation.
Il est préférable aussi pour des raisons thermiques de placer l’isolant à l’extérieur du bâtiment, de cette manière la laine de roche ou la laine de verre sera séparée des pièces.
En cas de rénovation, il est utile de vérifier que ces isolants sont bien encloisonnés et ne sont pas en contact avec l’air intérieur. La ventilation se chargerait alors de disséminer dans le bâtiment les poussières fibreuses émises par ces isolants.
Plomb
Le plomb et ses dérivés (sels de plomb, céruse, etc.) ont été largement utilisés pendant plusieurs siècles pour l’adduction d’eau, les peintures, les carburants…
Les concentrations atmosphériques en plomb sont généralement très basses et l’air ne constitue pas la voie principale de contamination, à l’exception de la peinture au plomb qui en se dégradant dégage de la poussière et peut être inhalé. Le plomb absorbé par le biais de l’alimentation et de l’eau constitue la part principale des apports. Les canalisations en plomb des réseaux intérieurs de distribution d’eau peuvent constituer une source importante de contamination conduisant à des intoxications graves chez les enfants (saturnisme).
L’intoxication peut aussi être accidentelle chez les ouvriers de chantiers de réhabilitation de logement ancien par ingestion massive de poussière de plomb lors de travaux de plomberie ou sur les peintures au plomb.
Cadmium
Le cadmium est un métal blanc argenté qui en état ébullition dégage des vapeurs jaunes toxiques.
Sa concentration dans l’air urbain industriel peut être très élevée, il est aussi présent dans la fumée de tabac.
Très toxique sous toutes ses formes (métal, vapeur, sels, composés organiques), il provoque notamment chez l’homme des problèmes rénaux et l’augmentation de la tension.
4- Autres sources et sources naturelles
Poussière, acarien, moisissure..
La poussière est un mixte d’une multitude d’agents d’origine organiques, inorganiques, biologiques et chimiques. La poussière extérieure pénètre dans les constructions lorsque de grandes superficies de terres sans végétation l’entourent, il est donc conseillé de planter les sols proches des bâtiments. L’utilisation d’une grille gratte-pied ou simplement d’un paillasson est également astucieuse pour limiter l’entrée des poussières de terre et les particules.
Les éléments de poussières les plus nocifs sont les particules de 10 micromètres de diamètre et moins capable d’entrer dans la cavité nasale ( PM10 ) et les particules de 2,5 micromètres de diamètre et moins capable de pénétrer les bronches et les poumons (PM2,5). ( cf PM10 )
La poussière intérieure peut également provenir des squames d’animaux domestiques, des petites particules de la peau et des cheveux humains décomposés, de la terre des plantes d’intérieur, ou de leur pollen.
La poussière peut contenir des acariens : êtres vivants microscopiques d’environ 1/3 de mm (de la famille des araignées) et puissants allergènes, se nourrissant des squames de peau humaine, ils se développent dans les lieux où ils trouvent à manger (dans la poussière) et où ils peuvent vivre et se reproduire (humidité) : literies (matelas, sommiers tapissiers, couettes, oreillers…), canapés et fauteuils en tissus, tissus d’ameublement, tapis et moquettes…
Leur développement est optimal à une température comprise entre 15 et 25 °C et une humidité relative entre 65 et 80 %. Les substances allergéniques se trouvent essentiellement dans les déjections des acariens et les débris de carapaces, microparticules de 5 µm qui pénètrent en profondeur dans les poumons.
Pour s’en prémunir, il est préférable de réduire l’humidité (entre 45 et 60 %) par l’aération et l’assèchement de l’air et de conserver une température moyenne de 18 à 20 °C maximum. On doit aussi supprimer les niches d’accumulation de poussière dans laquelle se développent les acariens.
Il faut cependant éviter les tissus et produits dit « anti-accariens » qui constituent simplement des insecticides et des pesticides pouvant être également nuisible pour la santé.
Les moisissures
Les moisissures constituent le développement de champignons microscopiques capables de coloniser des supports de nature variée (bois, papier, tissus, produits alimentaires, ..) en présence d’une humidité favorable et suffisamment des éléments nutritifs. Elles libèrent dans l’air des spores en grande quantité et/ou des substances odorantes (odeur de moisi) voire toxiques (mycotoxines, composés organiques volatils), responsable d’allergie ou d’irritations des muqueuses
L’humidité favorise leur croissance : Les pièces humides (salle de bains …) mal ventilées, le bas des murs mal isolés ou avec des défauts d’étanchéité, sont des lieux propices au développement des moisissures. Pour cette raison, il est bon de ventiler après les activités qui produisent beaucoup d’humidité (bain, douche, cuisson…) afin d’éviter les condensations permanentes sur les surfaces (murs, meubles, …). Il est également conseillé d’assécher rapidement tout dégât des eaux, et d’éviter les fuites d’eau chroniques (toiture, joints, tuyauterie, plomberie, maçonnerie, menuiserie, …)…
Légionelles
Les légionelles sont des bactéries présentes dans l’environnement naturel (eau et sol) où elles sont généralement inoffensives pour l’homme. En revanche dans les bâtiments ou les installations industrielles, elles peuvent se trouver dans des conditions favorables à leur prolifération. Lorsqu’elles se retrouvent en suspension dans l’air associé à des gouttelettes d’eau, elles peuvent être respirées et être ainsi à l’origine de maladies de l’appareil respiratoire.
Ainsi, on les trouve fréquemment dans les réseaux d’eau chaude, car elles préfèrent les températures entre 25 et 45 °C, mais elles séjournent également dans tous les milieux aquatiques naturels ou artificiels : réseaux d’eau froide, réservoirs des tours aéro-réfrigérantes, systèmes de climatisation, humidificateurs, bassins et fontaines, jacuzzi, brumisateurs…
La légionelle provoque deux types de maladies de l’appareil respiratoire :
- L’une bénigne, la fièvre de Pontiac (95 % des cas) : l’infection se manifeste par un syndrome grippal avec fièvre, frissons, douleurs musculaires, maux de tête, vertiges et parfois diarrhée. Rarement diagnostiquée comme telle, cette forme guérit spontanément en 2 à 5 jours ;
- L’autre grave, la légionellose (5 % des cas) : elle se traduit par une infection pulmonaire, souvent sévère, associée à des troubles digestifs et à une confusion mentale. Elle entraîne le décès dans 10 à 30 % des cas, mais peut être guérie par la prise d’antibiotique dès l’apparition des premiers symptômes.
Pour éviter les risques de prolifération de légionnelle, lors de la conception des réseaux d’eau chaude sanitaire, il s’agit d’éviter les zones de stagnation d’eaux (coude, bras morts …) , de maintenir la température de l’eau en dessous de 25 °C ou au-dessus de 45 °C (attention aux risques de brûlures), de calorifuger les conduites d’eau froide pour éviter le réchauffement de l’eau, de lutter contre l’entartrage et la corrosion des éléments de robinetterie, d’entretenir les réservoirs et les circuits de distribution (vidanges régulières, détartrages et désinfections par choc thermique ou chloré),
Le Méthane (CH4)
Le méthane (CH4) est un hydrocarbure qui constitue le composant principal du gaz naturel et du biogaz issu de la fermentation de matières organiques animales ou végétales en l’absence d’oxygène. Il est fabriqué par des bactéries méthanogènes qui vivent dans des milieux anaérobiques, il se dégage naturellement des zones humides peu oxygénées comme les marais et les terres inondées. Il se forme aussi dans l’estomac des mammifères
Le méthane est inodore, et non toxique. Il peut cependant provoquer des asphyxies en prenant la place de l’oxygène dans l’air. Rejeté dans l’atmosphère, il est reconnu comme l’un des principaux gaz à effet de serre, sa récupération en biogaz comme source d’énergie est donc conseillée pour limiter ses émissions. ( voir énergie)
Le Radon ( Rn)
Le radon ( Rn) est un gaz radioactif naturel, inodore, incolore, issu de la désintégration de l’uranium et du radium donc extrêmement cancérigène. Le radon provoque plusieurs milliers de cas annuels de cancer du poumon liés à l’exposition dans les bâtiments.
Présents naturellement dans la croûte terrestre, en particulier dans les roches granitiques et volcaniques, le radon émis par le sol, se diffuse dans l’air et pénètre dans les bâtiments et s’accumule dans certaines parties par effet de confinement. Sa concentration diminue rapidement avec les étages, les sous-sols et les rez-de-chaussée sont les plus affectés.
Les régions les plus concernées par le risque lié au radon sont celles situées sur les massifs anciens. Pour la France : le Centre, la Bretagne, les Vosges, les Alpes et la Corse.
Il existe des tests de pollution pour le radon donné par la mesure d’activité volumique. Les seuils d’actions réglementaires sont les suivants :
- Sous 400 Bq/m3, aucune action n’est obligatoire.
- Entre 400 et 1000 Bq/m3, on demande une action corrective simple
- Au delà de 1000 Bq/m3 : des actions correctives rapides sont impératives
Émanation radioactive naturelle, les risques liés aux radons sont difficiles à éviter, on peut simplement les limiter en assurant une bonne ventilation au bâtiment, en particulier au sous-sol et au rez-de-chaussée. Les prises d’air neuf devront être localisées en hauteur et le mieux est d’éviter les systèmes de puits canadien. Enfin, il est conseillé d’assurer la meilleure étanchéité à l’air possible entre le bâtiment et son sous-sol.
Les Pollens et toxines émis par les plantes
Les plantes sont de formidables chimistes, et leur capacité de synthèse leur permet de se reproduire, mais aussi de se défendre, de séduire, et même de communiquer… Ces substances chimiques (pollen, toxines… ) peuvent être irritante voir toxique pour l’homme. La sensibilité au pollen dépend de chaque individu, il peut provoquer des irritations, voir des allergies… comme le pollen de graminées (dactyle, phéole, ivraie) et de bétulacées (aulne, bouleau, charme, noisetier).
D’autres sources naturelles de pollution peuvent être notées, comme la fumée dans les incendies de forêt, ainsi que l’activité volcanique, qui produit du soufre, du chlore, les cendres et les particules.
Très bon article, car il intègre la fumée de tabac, omniprésente là où il y a des gens (y compris aux abords de tous les lieux non-fumeurs). Habituellement, la pollution c’est la pollution (comme si le tabac n’existait pas), et le tabac est étudié par d’autres articles, qui s’intéressent principalement aux fumeurs.
En tout lieu et en tout temps, la fumée de tabac involontaire s’ajoute aux autres sources, merci de l’avoir souligné.
Merci Stéphane Jourdan de valider nos propos et nos écrits.
Merci pour cet article très complet.
L’idéal serait d’imposer des mesures de COV dans les lieux confinés accueillant du public ( par exemple salles de classes, hôtels, médiathèques … ).
Je n’ai malheureusement pas l’impression que l’exposition aux polluants intérieurs soit particulièrement pris en considération dans les choix de ceux qui décident des aménagements, ni par les salariés qui y sont exposés quotidiennement.
Merci pour votre message.
Une prise de conscience est là, et cette problématique devient de plus en plus présente dans la réglementation.
Mais il est vrai que le sujet de la décarbonation est plus prégnant, cela fait plus vendre !