Ce projet conçu par l’architecte Benjamin Fleury est intégré dans un quartier de logements de banlieue. Situé dans la rue des Chantereines dans la ville de Montreuil (FR-93), le site du projet fait face à des blocs d’habitations typiques des années soixante dont la hauteur va de cinq à dix étages.
[De l’architecte] COOPIMMO est une coopérative de logement abordable, qui est devenue l’un des premiers producteurs de logements sociaux avec un système de location-vente. Les limites intérieures de la parcelle sont entourées de maisons et de leurs jardins. Le projet a été bien défini par les caractéristiques suivantes :
- L’intégration dans un environnement urbain complexe ;
- Cadre économique avec l’accession sociale à la propriété ;
- Faible consommation d’énergie (label MINERGIE-P).
1/ L’intégration du logement dans un environnement urbain
La première intention de cette conception a été de développer une insertion pour créer un dialogue entre les volumes aiguisés du milieu des années soixante et les petites maisons environnantes, tout en apportant une morphologie contemporaine. Pour atteindre cet objectif, le projet a été divisé en deux blocs. Le premier est urbain, situé à l’avant de la parcelle le long de la rue tandis que le second est résidentiel, au cœur de la parcelle. Le vide créé entre les deux bâtiments devient ainsi le centre d’intérêt, où les échanges sociaux peuvent facilement avoir lieu.
2/ L’accession sociale à la propriété autour d’une cour verte
Ces logements ont d’abord été proposés à des familles locales qui ne pouvaient pas facilement se permettre d’être propriétaires. Le principe de la propriété sociale est simple : en plus de la réglementation des prix bas, les familles peuvent contracter un prêt sans capital préexistant, puis devenir propriétaires après une première étape de location. En raison de la fragilité économique des acheteurs, qui doivent déjà soutenir leurs prêts, il est apparu essentiel de réduire efficacement les coûts d’entretien de l’immeuble.
Dans cette mesure, la conception a été réglée avec une disposition verticale unique. Celle-ci, située dans le premier bâtiment le long de la rue, mène à des paliers généreusement éclairés. Le deuxième bloc du projet est relié à cette disposition par une passerelle, qui est reliée aux appartements en passant par un passage extérieur. L’ensemble de ces éléments (passerelle, passage, balcons…) rassemble le flux et l’animation des bâtiments dans un espace central unique, qui stimule les interactions entre les personnes et la création de liens forts.
3/ Une énergie faible pour des coûts de construction et de maintenance réduits
Les préoccupations environnementales, en plus de la nécessité de réduire les coûts de maintenance, ont conduit la conception vers des solutions passives. Tout d’abord, la seule disposition verticale, complétée par les passerelles et les passages, permet de réaliser 85 % des appartements à double orientation. Toutes les pièces sont orientées à l’est ou à l’ouest et sont largement baignées par la lumière directe du soleil afin de profiter du gain de chaleur.
En revanche, les pertes de chaleur sont limitées grâce à des fenêtres en bois à triple vitrage. Ensuite, pour respecter cette logique, les ponts thermiques ont été éliminés grâce à une conception soignée des façades. Elles sont composées de deux couches d’isolation thermique : 10 centimètres à l’intérieur, et 20 centimètres à l’extérieur. Enfin, des panneaux solaires placés sur le toit chauffent 40 % de l’eau chaude utilisée par les appartements.
Crédit Photos : © Onnis Luque
Notre avis : un projet qui s’insère parfaitement à son environnement tout en profitant au maximum des apports du soleil. Un choix de matériaux globalement respectueux de l’environnement pour une conception qui limite les consommations d’énergie. Dommage que le choix de l’habitat collectif n’a pas été l’occasion ici de mutualiser un peu plus les communs, pour un habitat plus partagé !